Une équipe internationale composée de plus de 60 chercheurs s’appuyant sur de nombreuses études scientifiques a dressé un constat alarmant : la Terre se réchauffe trop vite pour que les animaux s’adaptent. Cela concerne énormément d’espèces qui ne peuvent pas simplement décaler certaines périodes vitales comme leur entrée en hibernation ou leur période de reproduction.
Le changement climatique bouleverse les équilibres
Nous le savons, la hausse des températures à travers le globe menace grandement faune et flore. D’ailleurs, une étude alarmait déjà en 2018 sur le fait que la moitié des animaux et des plantes pourraient bien disparaître. Tout cela d’ici 2080. Le pire, c’est que si les engagements de l’accord de Paris sont respectés, se traduisant par une hausse maximale des températures de 2°, il y aurait tout de même 25 % d’espèces en moins. Alors, évidemment, les risques ne sont pas les mêmes en fonction des régions du monde. Par exemple, certains animaux, mammifères, auront la possibilité de gagner en altitude afin de réguler cette hausse de température. En revanche, d’autres n’ont tout simplement pas cette chance de refuge.
Une autre réponse, qui a été prouvée scientifiquement, est que les animaux ont la possibilité de bouleverser leur comportement biologique. Dans les faits, en réponse à la hausse des températures mondiales, ils sont capables de se reproduire plus tôt dans l’année, quand les températures sont plus fraîches. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Certains peuvent également rétrécir leur taille, car les petites structures perdent de la chaleur bien plus rapidement. Bref, la faune et la flore possèdent également des réponses à la hausse des températures, mais une nouvelle étude vient mettre en péril cet argument. Les températures augmenteraient vite, bien trop vite.
Sur quoi se base cette nouvelle étude ?
L’équipe internationale de 64 chercheurs s’est donc concentrée sur l’adaptabilité climatique des espèces. Ils savaient pertinemment que la majorité des animaux peuplant notre planète était capable de s’adapter, que ce soit en modifiant la taille, le poids ou le calendrier biologique. Comme l’explique Alexandre Courtiol de l’Institut de recherche sur la faune sauvage de Berlin : “Nous avons comparé la réaction au changement climatique observée chez des oiseaux à celle attendue pour une population qui serait en mesure d’ajuster ses traits pour suivre ce changement climatique à la perfection.”
Certaines espèces, par exemple la mésange charbonnière ou encore la pie, sont connues pour être capables de s’adapter à bien des conditions. Jusqu’alors, le réchauffement climatique ne leur posait pas de problème. En apparence seulement. Car malheureusement, le résultat des scientifiques est sans appel, et l’équipe de chercheurs internationaux démontre que le rythme d’aujourd’hui ne garantit en aucun cas “leur subsistance”.
Ainsi, les adaptations morphologiques (par exemple le rétrécissement de la taille de l’individu) ou les adaptations dites de phénologie (modification des événements de la vie comme la reproduction ou la migration) ne semblent plus assez efficaces pour pallier le changement climatique. Plusieurs fois dans l’histoire de notre planète, les températures ont radicalement changé, atteignant des pics de chaleur ou de froid. Les espèces se sont toujours adaptées, et la vie a perduré. En revanche, le changement de température actuel “est de l’ordre de 1000 fois plus rapide que celui observé à l’époque paléo” comme le rappelle le site arstechnica… La note est donc bien pessimiste et la pérennisation des espèces les plus rares et les plus fragiles est plus incertaine que jamais.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Futura Sciences
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