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Des preuves géologiques sans précédent appuient l’hypothèse de la « Terre boule de neige »

D’une durée de 60 millions d’années, cette glaciation extrême a été liée à l’émergence des premières formes de vie pluricellulaires

Terre boule de neige
— © NASA

Des échantillons de roches provenant d’Irlande et d’Écosse ont fourni de nouvelles preuves de la « Terre boule de neige », période clé liée à l’émergence de la vie complexe.

La glaciation du Sturtien

Au cours du Cryogénien (il y a entre 720 et 635 millions d’années), la Terre a connu deux grandes glaciations. Débutée il y a plus de 700 millions d’années, celle du Sturtien est aujourd’hui considérée comme la plus extrême dans l’histoire de notre planète, avec une épaisse couche de glace l’ayant recouverte en totalité pendant une soixantaine de millions d’années.

Bien que des témoignages de cette période géologique lointaine aient été découverts dans des endroits aussi éloignés que la Namibie, l’Amérique du Nord et l’Australie, ils n’avaient pas permis d’éclairer la période de transition qui l’avait précédée.

Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of the Geological Society of London, des chercheurs ont analysé et daté des échantillons de roches provenant des différentes régions des îles britanniques. Il s’est avéré que la formation écossaise de Port Askaig, située dans les îles Garvellachs et s’étant déposée il y a entre 662 et 720 millions d’années, renfermait un affleurement unique en son genre, montrant que des conditions tropicales prévalaient avant la glaciation du Sturtien.

Une partie de la formation de Port Askaig, mesurant plus d’un kilomètre d’épaisseur — © Graham Shields

« Sous les couches s’étant déposées lors de cette période glaciaire extrême se trouvaient 70 mètres de roches carbonatées plus anciennes formées dans des eaux chaudes », explique Elias Rugen, de l’University College de Londres. « Elles indiquent un environnement marin tropical à la vie cyanobactérienne florissante. »

De vastes implications pour la vie terrestre

Selon les chercheurs, l’absence de traces de cette transition relativement abrupte dans les roches provenant d’autres régions du globe serait due à d’anciens glaciers, qui ont érodé les couches concernées.

Si le refroidissement global du début du Cryogénien a mis une terme à une période tempérée s’étalant étalée sur environ un milliard d’années, le retrait progressif des calottes glaciaires à la fin de la glaciation sturtienne a coïncidé avec l’émergence des premières formes de vie pluricellulaires.

« Après des dizaines de millions d’années de gel profond, le réchauffement de la planète a probablement contraint les formes de vie existantes à se lancer dans une course aux armements pour s’adapter », estiment les auteurs de l’étude. « Les organismes survivants étaient les ancêtres de tous les animaux. »

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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