Une équipe de chercheurs de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni a analysé les modèles climatiques centrés sur la formation des dépressions dans l’Atlantique nord. Le scientifiques ont découvert que le nombre de tempêtes violentes et extrêmes triplera en Europe, d’ici la fin du siècle. Explications.
Qu’appelle-t-on des tempêtes extrêmes ?
Les tempêtes extrêmes se forment entre la ligne des tropiques, et celle du cercle polaire. Ces véritables cyclones extra tropicaux sont provoqués par la jonction de deux masses d’air de températures différentes et opposées, que l’on peut décrire comme des bombes ultra puissantes.
Ces tempêtes extrêmes et exceptionnelles se produisent généralement pendant l’hiver, et au début de l’été. Lothar, qui a dévasté la France et l’Europe en décembre 1999 est l’un de ces cyclones. Cet épisode violent, où les vents ont soufflé jusqu’à 259 km/h, avait causé des dommages sans précédent avec notamment 140 pertes humaines.
Ce sont ces phénomènes météorologiques que les chercheurs ont étudié et publié dans Environmental research letters. Ils reportent, que si rien est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ces tempêtes se multiplieront dangereusement sur le continent européen d’ici la fin du siècle.
Comment les chercheurs ont-ils pu faire ces conclusions ?
Prévoir l’activité cyclonique sur l’ensemble du 21e siècle est forcément une tâche difficile. D’autant plus que les tempêtes violentes ne se produisent qu’à des périodes données et précises dans l’année. L’un des savoirs qui a pu aider les scientifiques, c’est la formule (ou relation) Clausius-Clapeyron. Cette dernière explique que lorsque les températures sont plus chaudes, il y a plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Les phénomènes météorologiques deviennent alors plus énergiques et intenses. Mais mise à part cette donnée claire, les tempêtes extrêmes sont générées et influencées par de multiples autres paramètres : la fonte des glaces, le courant atmosphérique d’altitude, les différences de températures entre l’océan et le continent et entre les tropiques et le pôle nord…
Pour étudier précisément le cas de l’Europe, les chercheurs d’Exeter ont analysé le modèle de climat CIMP5. Ce dernier synthétise à lui seul, 16 autres modèles climatiques. Les algorithmes ont été alimentés par les données, des vingts dernières années, sur les moyennes des dépressions en Europe. Selon les calculs, les cyclones extra tropicaux augmenteront de 230 % en hiver, et de 180 % en été.
Ces prévisions constituent le scénario le plus défavorable que notre continent puisse connaître. En effet, elles suggèrent que les émissions de gaz à effet de serre continuent à se multiplier considérablement dans le monde, allant jusqu’à augmenter les températures de 4,5 °C aux environs de 2100. Alors, réduirons-nous nos émissions de gaz à effet de serre pour éviter ce scénario catastrophe ?
Par Aménis Khaldi, le
Source: Sciences et Avenir
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