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D’ici 2100, une partie des eaux souterraines pourrait devenir trop chaude pour être consommée

Dans le pire des scénarios, leur température augmenterait de 3,5 °C

Eaux Souterraines
— celipuram gopichander / Shutterstock.com

De nouvelles simulations prévoient une augmentation significative de la température des eaux souterraines d’ici la fin du siècle, ce qui la rendrait impropre à la consommation dans de nombreuses régions du monde.

Une hausse significative

En dépit de l’importance des eaux souterraines pour nos sociétés (consommation quotidienne, agriculture…) et la vie terrestre en général, l’impact du réchauffement climatique sur ces précieuses ressources a été relativement peu exploré. Récemment, des chercheurs de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) ont modélisé l’évolution de la température de ces « puits de chaleur » d’ici 2100.

En se basant sur les scénarios climatiques SSP 2-4.5 et SSP 5-8.5, impliquant des schémas de développement socio-économique et concentrations de gaz à effet de serre distincts, ils ont respectivement estimé cette hausse à 2,1°C et 3,5 °C. Les taux de réchauffement les plus importants seraient logiquement observés dans les régions où les nappes phréatiques sont peu profondes et/ou où le réchauffement atmosphérique est le plus marqué.

« Environ 30 millions de personnes vivent déjà dans des régions où les eaux souterraines sont plus chaudes que ce que prévoient les directives les plus strictes en matière d’eau potable », détaille la chercheuse Susanne Benz. « Cela signifie qu’il n’est pas toujours possible de boire l’eau, circulant dans des conduites également réchauffées par la chaleur du sol, sans traitement préalable. »

Eau Potable
— New Africa / Shutterstock.com

Selon ces nouvelles simulations, au cours des prochaines décennies, entre 77 et 188 millions de personnes seraient affectées dans le cas de SSP 2-4.5, et 59 à 588 millions pour SSP 5-8.5.

Polluants et bactéries

Comme l’expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, l’augmentation de la température des eaux souterraines favorise celle des concentrations de substances nocives telles que l’arsenic ou le manganèse, ainsi que la croissance de bactéries telles que Legionella spp.

En plus de les rendre impropres à la consommation humain, ces polluants et pathogènes affectent également les écosystèmes, la biodiversité et les cycles du carbone et des nutriments.

« Nos résultats soulignent l’importance de trouver des solutions durables pour contrer l’impact négatif du changement climatique sur les eaux souterraines », conclut Benz.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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