Une société est actuellement en train de diffuser dans l’atmosphère des produits chimiques particulièrement nocifs pour la planète. Et elle le fait à partir d’un camping-car qui rôde le long de la côte du centre de la Californie. Explications.
Comme l’a rapporté le New York Times, des responsables de la startup Make Sunsets ont levé 1 million de dollars de capital-risque pour envoyer des ballons géants remplis de dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Ils les appellent « injections d’aérosols stratosphériques » ou SAI. Selon eux, les produits chimiques peuvent réfléchir la lumière du soleil vers l’extérieur et loin de la Terre. Toutefois, ces produits chimiques entraînent un refroidissement de notre climat.
Fondée par Luke Iseman et Andrew Song, Make Sunsets s’est lancée dans la vente de crédits carbone à des entreprises cherchant à compenser leurs émissions via une technologie expérimentale. Alors qu’ils sont persuadés d’atténuer le changement climatique, nombreux sont les universitaires et politiciens à affirmer que leurs actions sont nuisibles. « Ce sont des techniciens qui n’ont aucune expertise dans ce qu’ils prétendent faire », a expliqué Sikina Jinnah, professeur de sciences environnementales à l’université de Californie à Santa Cruz, qui a étudié des projets de géo-ingénierie climatique comme celui entrepris par la startup. « Ce ne sont pas des scientifiques et ils font des déclarations sur les crédits de refroidissement que personne n’a validées. »
En libérant près de deux kilos de dioxyde de soufre dans l’atmosphère, Make Sunsets génère 1 700 crédits de refroidissement qu’elle a vendus pour 2 200 dollars. Selon un article de blog rédigé par Luke Iseman, leurs recherches les ont amenés à penser que chaque crédit compense une tonne de dioxyde de carbone sur une année entière.
Michael Gerrard, un juriste de l’université de Columbia qui a fondé le Sabin Center for Climate Change Law de l’université, a suggéré qu’il y a toutefois quelque chose qui n’est pas logique dans la démarche de Make Sunsets. « Il ne semble pas y avoir la moindre transparence derrière leurs calculs. Je ne veux pas exagérer mes connaissances scientifiques, mais le peu que j’ai me rend profondément méfiant. Étant donné l’absence d’organisme de réglementation ou de normalisation supervisant ces crédits et le manque de transparence quant à ce que leurs propres calculs incluent, il est impossible de savoir à quel point les revendications de compensation carbone de la startup sont réellement légitimes. »
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Par Cécile Breton, le
Source: Futurism
Étiquettes: produits chimiques, climat
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