
L’analyse d’une momie plurimillénaire découverte en Sibérie a révélé un ensemble de tatouages délicats, représentant différentes créatures, réelles et fantastiques.
Momie de glace
Des conditions bien particulières étant nécessaires pour permettre la préservation de l’épiderme à l’échelle de milliers d’années, nous ne disposons que d’une poignée d’exemple de tatouages remontant à la fin de la Préhistoire et à l’Antiquité. Ce qui rend difficile l’estimation de leur prévalence à ces époques lointaines. Parmi eux, le célèbre Ötzi (pas Osbourne), mort il y a environ 5 300 ans et dont la dépouille gelée avait été découverte dans les Alpes italiennes au début des années 1990.
Récemment, Gino Caspari, de l’Institut Max-Planck, et ses collègues ont examiné celle d’une éleveuse semi-nomade de l’âge du fer, originaire des montagnes de l’Altaï en Sibérie. Âgée d’une cinquantaine d’années au moment de sa mort, au IIIe ou IVe siècle avant notre ère, elle faisait partie des rares individus de la région a avoir été inhumés dans des chambres funéraires souterraines recouvertes par le pergélisol.
Selon l’équipe, dont les travaux sont publiés dans la revue Antiquity, l’assombrissement et le dessèchement marqué de la peau de cette « momie de glace » rendaient difficile l’identification de ses tatouages à l’oeil nu. Pour révéler leurs détails, celle-ci s’est appuyée sur la photographie haute résolution dans le proche infrarouge.
« Ces tatouages associés à la culture Pazyryk sont vraiment uniques », estime Caspari. « Nous voyons des herbivores chassés par des tigres, des léopards ainsi qu’un griffon, et sur les mains des représentations d’oiseaux, dont l’un ressemble à un coq. »

Piquetage cutané
Cet examen approfondi a également permis d’éclairer la technique employée, impliquant une « ponction directe ». Les anciens artistes sibériens auraient trempé une aiguille dans une encre à base de charbon ou de suie et piqueté délicatement la peau de la femme, afin de créer une image « point par point ».
« Les tatouages sur son avant-bras droit étaient plus élaborés que ceux du gauche, ce qui suggère que des artistes plus ou moins aguerris les aient réalisés », précise Caspari. « Nos travaux renforcent l’idée que cet art délicat, qui nécessitait beaucoup de pratique pour être parfaitement maîtrisé, était répandu dans les steppes eurasiennes il y a plus de 2 000 ans. »
Plus tôt cette année, des chercheurs avaient découvert des tatouages uniques en examinant une momie andine vieille de 800 ans.
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