L’analyse d’un os vieux de plusieurs centaines de milliers d’années indique que les minuscules humains archaïques qui peuplaient autrefois une île indonésienne étaient à l’origine encore plus petits qu’on ne le pensait.
Hominidés de poche
Souvent qualifié de « Hobbit » en raison de sa petite taille, Homo floresiensis mesurait environ 1,10 mètre. Bien que des rapports récents suggèrent que certains de ses représentants subsistent encore aujourd’hui, on estime que cette espèce contemporaine d’Homo sapiens s’est éteinte il y a environ 50 000 ans, peu de temps après notre arrivée en Asie du Sud-Est.
Depuis la découverte en 2003 de ses premiers témoignages, plus d’une douzaine de spécimens ont été mis au jour sur l’île de Flores. Alors que ceux-ci remontaient jusqu’à présent à un peu moins de 100 000 ans, des paléoanthropologues se sont récemment penchés sur un fossile exhumé des gisements de Mata Menge en 2013, dont l’âge a été estimé à 700 000 ans.
L’étude de ce minuscule fragment d’humérus, appartenant à un individu adulte, a révélé qu’il s’agissait du plus petit jamais documenté chez H. floresiensis, indiquant que certains des premiers représentants de cette espèce ancienne apparentée à Homo erectus mesuraient tout juste 1 mètre.
« Il est environ 9 à 16 % plus court et plus fin que le spécimen type d’Homo floresiensis daté d’il y a environ 60 000 ans et également plus petit que tout autre humérus d’hominidé adulte connu à ce jour », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications.
Une trajectoire inhabituelle
S’il avait été supposé que la taille réduite du « Hobbit » de Florès par rapport à H. erectus constituait un exemple de nanisme insulaire, lorsqu’une espèce isolée « rétrécit » progressivement, le fait qu’elle ait sensiblement augmenté au cours des dernières dizaines de milliers d’années d’existence de l’espèce interroge.
Un tel phénomène étant généralement associé à des ressources limitées et un environnement dépourvu de prédateurs, les découvertes antérieures de restes de rats et de lézards géants semblables aux dragons de Komodo sur l’île suggèrent qu’ils ne constituaient pas une menace pour H. floresiensis.