L’institut de recherche japonais Riken a récemment pulvérisé tous les records en matière de vitesse de calcul grâce à Fugaku, son nouveau superordinateur. Celui-ci détrône ainsi l’américain Summit, développé par IBM.
Une puissance de calcul brute phénoménale
Capable d’effectuer 2,8 fois plus de calculs par seconde que Summit, précédent détenteur du record, Fugaku s’est récemment adjugé la première place du classement semestriel des 500 machines les plus rapides au monde. Celui-ci devance ainsi les deux supercalculateurs américains du laboratoire d’Oak Ridge et du Lawrence Livermore National Laboratory ainsi que deux supercalculateurs chinois. Selon le New York Times, la facture totale du plan de six ans de l’Institut Riken pour Fugaku s’éleverait à environ un milliard de dollars.
Fugaku possède 7,3 millions de cœurs, consomme 28 mégawatts d’énergie et a récemment atteint une puissance de calcul de 415 pétaflops (un pétaflop correspondant à un million de milliards d’opérations à la seconde) contre seulement 148 pour Summit. Sachant que le système japonais dispose d’une puissance de calcul théorique maximale de près de 514 pétaflops.
Le supercalculateur de l’Institut Riken présente par ailleurs la particularité d’être basé sur l’architecture ARM, plus communément associée aux smartphones et autres appareils mobiles. Ce qui fait de lui le premier système de ce type à s’adjuger la première place du classement, dominé par des machines reposant sur des puces Intel ou AMD. « Fugaku est l’aboutissement de près de 10 ans d’investissement et de travail », a notamment déclaré Christopher Berger, vice-président senior d’ARM.
De nombreux domaines d’application
En plus de dominer le classement mondial en termes de vitesse de calcul brute (une première pour une machine japonaise depuis 2011), celui-ci s’est également adjugé la première place dans les tests destinés à évaluer ses capacités de calcul pour différentes applications (intelligence industrielle, artificielle et analyse de vaste ensemble de données), ce qui constitue une performance inédite selon l’Institut Riken.
Fugaku devrait être pleinement opérationnel d’ici avril 2021, bien que ses concepteurs aient expliqué qu’il était déjà employé dans le cadre de recherches sur le Covid-19. À terme, celui-ci contribuera notamment à la recherche de nouveaux médicaments, de solutions énergétiques et industrielles, à la simulation de catastrophes naturelles ainsi qu’à la recherche fondamentale sur l’Univers.
Toutefois, son règne pourrait être de courte durée. À l’instar de la Chine, les États-Unis développent actuellement trois supercalculateurs visant une puissance de calcul mesurée en exaflops (un exaflop correspondant à un milliard de milliards d’opérations à la seconde), qui devraient être lancés au cours des prochaines années.
Par Yann Contegat, le
Source: Gizmodo
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