Si le stylo rouge constitue l’outil de prédilection des enseignants pour corriger et annoter les travaux de leurs élèves depuis des décennies, une ancienne tablette montre que cette pratique existait déjà en Égypte il y a quatre millénaires.
Tablette effaçable
Conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, la tablette remonte au Moyen Empire égyptien (2040 à 1782 avant notre ère). À l’instar des ardoises individuelles d’antan, elle était réutilisable. La couche de gesso (mélange de plâtre et d’autres matériaux) appliquée à sa surface pouvait être grattée afin d’effacer les inscriptions la recouvrant, gravées à l’aide d’un stylet ou d’un poinçon.
Les hiéroglyphes égyptiens traditionnels s’avérant complexes et peu adaptés à une utilisation courante, les scribes et élèves égyptiens utilisaient généralement une forme cursive simplifiée connue sous le nom de hiératique, apparue autour du troisième millénaire avant notre ère.
Selon l’égyptologue William C. Hayes, spécialisé dans l’interprétation des textes anciens, la tablette en question appartenait à un jeune homme nommé Iny-su, tandis que les caractères y étant inscrits constituaient le brouillon d’une lettre formelle fictive adressée à son frère.
« Après un long préambule, dans lequel les dieux de Thèbes et des villes voisines étaient invoqués en faveur du destinataire, la livraison de diverses parties d’un navire, probablement une barque sacrée, était évoquée », détaillait Hayes dans l’un de ses ouvrages.
Corrections rouge sang
Malheureusement pour Iny-su, il semble que plusieurs fautes d’orthographe aient été commises, comme en témoignent les annotations rouge sang laissées par le maître scribe sur la tablette.
Dernièrement, d’autres artefacts anciens, incluant une lettre babylonienne d’un étudiant à sa mère ainsi qu’une tablette recensant les « congés maladie » de plusieurs ouvriers égyptiens, ont également offert aux chercheurs une plongée fascinante dans l’Antiquité.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science