Animal parmi les plus étudiés du règne animal, le lion présente plusieurs caractéristiques étonnantes, notamment dans son organisation sociale. Un aspect remarquable de ce redoutable fauve.
Considéré, à raison, comme le roi des animaux, le lion arpente la planète depuis plusieurs millions d’années, s’adaptant à son environnement pour le maitriser et traverser les âges. Mais pour ce grand félin, le seul à vivre en groupes organisés, s’adapter signifie aussi composer avec les autres individus de son espèce.
Une hiérarchie bien établie
Chez le Panthera leo, comme est scientifiquement appelé le plus grand carnivore d’Afrique, chaque aspect de la vie est régi par des règles hiérarchiques établies. Et celles-ci commencent dès la naissance. A ce moment-là de la vie du félin, le prédateur en devenir est littéralement en sursis, soumis à la dure loi de la nature. Par exemple, en cas de changement de mâle dominant, chaque lionceau sera tué sans pitié par le nouveau chef de la troupe.
Dans le cas contraire, si le petit parvient à atteindre sa taille adulte, il sera bien souvent chassé de la meute vers l’âge de 3 ans et demi au plus tard, surtout s’il s’agit d’un mâle. Car chez les lions, chaque rapport tient de la domination physique et aucun chef ne saurait tolérer de concurrent dans sa troupe, composée, selon les cas, de 4 à 40 membres.
Des chasseuses hors pair
L’ORGANISATION SOCIALE DES LIONS EST À L’ORIGINE DE LA DOMINATION DE CE REDOUTABLE PRÉDATEUR.
Les lionnes, en revanche, sont beaucoup moins nombreuses à être exclues du groupe. En tant que reproductrices – et chasseuses – elles jouent un rôle à part entière dans l’organisation sociale des lions. Par exemple, elles allaitent les petits à tour de rôle pour se répartir le reste des tâches. Car c’est aussi elles qui abattent 80 à 90 % du gibier consommé par la troupe, s’organisant rigoureusement pour venir à bout de leurs proies, le plus souvent la nuit. Mais dès lors que le gibier est à terre, le mâle fait à nouveau valoir son rôle de chef, n’hésitant pas à s’imposer physiquement sur ses femelles pour s’attribuer « la part du lion ».
Le mâle, garant du territoire
Le chef de meute, s’il chasse rarement et laisse cette besogne aux lionnes, s’attribue d’autres tâches. C’est lui, par exemple, qui est chargé de défendre le territoire et de le surveiller. Pour ce faire, il n’hésite pas à disposer son urine aux abords de son fief, à
rugir pour éloigner les étrangers ou à se battre pour repousser toute concurrence.
Mais tous les lions mâles n’ont pas la chance d’être à la tête d’une troupe et la plupart d’entre eux, une fois exclus de la meute dans laquelle ils ont grandi, sont même condamnés à errer en solitaire. Dès lors, leur existence se résume à survivre, à dormir et à chercher une meute dont ils pourraient prendre la tête, généralement en terrassant le chef déjà en place.
Il arrive aussi qu’une troupe se disloque en de plus petits groupes, laissant alors l’opportunité à un lion esseulé de disposer de sa propre famille. Un nouveau cycle débute alors, commençant par l’extermination des petits déjà présents, qui feront place à une nouvelle portée, celle du nouveau mâle.
L’organisation sociale des lions, même si elle est impitoyable et repose sur la force physique, est indéniablement à l’origine de la domination de ce redoutable prédateur sur son environnement et sa chaine alimentaire. C’est même cette particularité fascinante qui vaut à ce grand félin d’être étudié par l’Homme depuis des décennies. Si les animaux atypiques et intelligents vous intéressent, découvrez également les particularités du manchot.