La France est le second consommateur mondial de mangas, après le Japon. Dernier phénomène en date issu de la prolixe pop culture japonaise, Sword Art Online, souvent abrégé en SAO, se décline sur de nombreux médiums pour la plus grande joie de ses millions de fans à travers le monde. Le Daily Geek Show a décortiqué pour vous le phénomène.
Tout commence en 2002 avec l’autopublication par Reki Kawahara du roman Sword Art Online (SAO) sur internet. Mais il faut attendre 2008, quand l’auteur remporte le Prix du roman de jeu Denki avec Accel World, pour que le SAO soit réellement découvert. En avril 2009, le premier roman SAO sort dans les librairies japonaises. Le succès est au rendez-vous et ne s’est plus démenti depuis. Rapidement la série gagne en notoriété dans l’archipel nippon et est adaptée en manga dès l’été 2010, puis en animé deux ans plus tard.
DES THÉMATIQUES VARIÉES ACTUELLES ET UNIVERSELLES
SAO offre à ses lecteurs et spectateurs de nombreux sujets de réflexions, tout en proposant des univers variés de fantasy, de MMORPG (Massively Multiplayer Online Role-Playing Game) et une bonne dose d’action, d’amitié et d’humour. En effet, les jeunes protagonistes sont, dans un premier temps, enfermés dans un jeu vidéo en réalité virtuelle totale. Ce jeu, Sword Art Online qui donne son nom à la série, a la macabre particularité de provoquer la mort dans la vraie vie d’un joueur Game Over.
LE PRINCIPAL POINT FORT DE LA SÉRIE EST SON UNITÉ, PUISQUE L’AUTEUR EST ÉGALEMENT SCÉNARISTE DES MANGAS, IL N’Y A PAS D’INCOHÉRENCES NOTABLES
Le seul moyen de sortir de ce piège mortel est de vaincre tous les boss des 100 étages de la forteresse Aincrad. Un choix se pose alors aux 10 000 personnes prisonnières : se battre au risque de mourir ou bien attendre d’hypothétiques secours venus de l’extérieur.
Autre avantage non négligeable, la trame scénaristique découpée en arcs courts permet au récit de se renouveler régulièrement tout en abordant de nouveaux sujets d’actualités dont la porosité entre réalité et virtuel est le dépassement de ses peurs dans Aincrad, la manipulation du cerveau des joueurs et les mariages arrangés dans Fairy Dance, la culpabilité dans Phantom Bullet, la maladie et la mort préparée et acceptée dans Mother’s Rosario ou encore les intelligences artificielles et la réalité augmentée dans le film Ordinal Scale. Des thématiques plus générales et transversales comme le passage à l’âge adulte, l’essor des nouvelles technologies et leur impact dans la vie réelle, l’amitié, l’amour, la perte d’êtres chers sont les liens entre les différents arcs. L’aspect jeux vidéo n’est pas sans rappeler les sagas épiques Final Fantasy ou World of Warcraft.
Les personnages ne sont, pour leur part, pas spécialement originaux, mais les liens qui les unissent et les difficultés qu’ils affrontent les rendent attachants. Le design des personnages, signé Abec, est très soigné et réussi, un Artbook est prévu en France pour l’été 2017.
UN SUCCÈS INCONTESTABLE
Les mangas et les animes sont toujours en production et rencontrent chaque fois le même succès. Le premier tome du manga édité par Ototo s’est écoulé en France à plus de 30 000 exemplaires. Les différentes saisons d’animes ont réuni plusieurs millions de téléspectateurs et ne cessent de gagner de nouveaux publics.
DEPUIS 2009, 19 ROMANS SONT SORTIS ET ÉDITÉS À PLUS DE 20 MILLIONS D’EXEMPLAIRES AU JAPON ET DANS TREIZE PAYS DONT LA FRANCE (CHEZ OFELBE), LES ÉTATS-UNIS ET LA CHINE
Ainsi, rien qu’en France, les deux premières saisons ont réuni 4 millions de vues sur la plateforme de V.O.D Wakanim, sans compter les très nombreux téléspectateurs des chaînes France 4, Game One, Netlifx et Zive où la série est également diffusée. Les DVDs se sont écoulés à plus d’un million d’exemplaires dans le monde, dont 100 000 rien qu’en France (chez @Anime) où la série talonne en terme de ventes Naruto et One Piece (Kana pour les deux).
Le succès de la licence en France est tel, avec 2,5 millions de fans, que le studio A-1 Picture, connu pour son travail soigné, en charge de la réalisation de la série animée et du film a présenté en avant première mondiale le premier épisode de la saison 2 devant 10 000 personnes lors de la Japan Expo 2014, et c’est également en France qu’ont eu lieu les deux avant-premières internationales du film SAO Ordinal Scale, les 19 et 20 février 2017, devant plus de 4 000 fans en effervescence, en présence de M. Shingo Adachi (directeur de l’animation) et de M. Shinichiro Kashiwada (producteur).
UN NOUVEAU PAS ?
La licence poursuit son avancée et sa diversification. Avec la sortie de son premier film Sword Art Online Ordinal Scale, la licence obtient une visibilité et une reconnaissance accrue, rejoignant ainsi Naruto, One Piece, Fairy Tale, Pokemon, etc. dans le cercle fermé des œuvres à forte notoriété. En France, il sort le 17 mai 2017.
Une saison 3 est d’ores et déjà annoncée sans plus de précisions et du côté des romans, depuis le tome 9, Reki Kawahara développe l’univers d’Alicization propulsant Kirito dans un monde inconnu et non encore adapté en manga ou en anime. Enfin, fin 2016, Skydance Television a annoncé qu’une série LIVE était en cours de production aux États-Unis.
AU JAPON, LE FILM A TOTALISÉ 1,6 MILLIONS DE SPECTATEURS SELON LES CHIFFRES DU BOX OFFICE DU 6 AVRIL 2017
Avec ses personnages attachants, son histoire fouillée pleine de tension, des sujets en accord avec les craintes et les espoirs du temps, Sword Art Online est devenu une valeur sûre de la pop culture japonaise. Si le sujet de SAO vous intéresse, la rédaction du Daily Geek Show vous propose de découvrir également Log Horizon.