
Les romans ont besoin d’une intrigue captivante pour traverser les décennies, mais il semble que d’autres facteurs moins évidents contribuent également à leur succès durable.
Best-sellers éphémères et classiques
Si des recherches antérieures avaient montré que les best-sellers modernes étaient souvent centrés sur un personnage masculin attachant, Leyao Wang, de l’université York de Toronto, et ses collègues ont récemment exploré les facteurs contribuant à rendre des fictions littéraires « intemporelles ».
L’équipe a analysé 300 romans en langue anglaise publiés entre 1909 et 1923, dont la moitié avaient figuré dans le top 10 des meilleures ventes du magazine Publishers Weekly au cours de l’année suivant leur publication, mais étaient absents de celui des utilisateurs de Goodreads, site référence de critiques et de notation de livres.
Comprenant La Mystérieuse Affaire de Styles d’Agatha Christie et Anne d’Avonlea de Lucy Maud Montgomery, les 50 % restants n’avaient pas nécessairement atteint des sommets à leur sortie, mais restaient extrêmement populaires sur Goodreads.

Des différences notables
Des algorithmes avancés ont révélé que les œuvres au succès éphèmère étaient plus longues, utilisaient davantage d’interjections (ok, oh…) et faisaient également un usage plus intensif de la ponctuation. Si ces deux caractéristiques contribuaient à les rendre plus faciles à lire et accessibles, leurs intrigues ne semblaient pas assez fortes pour leur permettre d’enthousiasmer durablement les lecteurs.
Dans l’ensemble, les ouvrages de la seconde catégorie contenaient des phrases plus longues et usaient de mots et tournures plus complexes. Ce qui, selon Wang, les rendrait plus mémorables et nécessiterait une plus grande implication du lecteur, plus susceptible de les relire ou de les recommander.
« Bien que d’autres facteurs contribuent également à l’intemporalité [thèmes abordés, réputation de l’auteur…], nous démontrons qu’elle peut être prédite sans tenir compte de ces influences non textuelles plus évidentes », concluent les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur PsyArXiv.
Il y a quelques semaines, des travaux avaient révélé une chute de 40 % de la « lecture-plaisir » au cours des deux dernières décennies.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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