Le mois dernier, la NASA faisait délibérément s’écraser un engin spatial sur un astéroïde dans un premier test historique de défense planétaire. La récent analyse des données de différents télescopes a confirmé que la mission DART avait raccourci l’orbite de Dimorphos de 32 minutes.
Un important succès
Lancée en novembre 2021, la mission DART (Double Asteroid Redirection Test) de la NASA a vu une sonde percuter l’astéroïde Dimorphos le 26 septembre dernier après un voyage de 10 mois dans le cosmos. La roche spatiale fait partie d’un système binaire et réalise une orbite complète autour de son astéroïde parent, Didymos, en un peu moins de douze heures.
En faisant s’écraser à haute vitesse (22 530 km/h) l’engin sur Dimorphos, l’objectif était de raccourcir cette orbite de plusieurs minutes, toute durée supérieure à 73 secondes étant considérée comme un succès. Ce faisant, la mission DART ferait la démonstration d’une nouvelle méthode de défense planétaire qui pourrait un jour nous permettre de dévier un astéroïde menaçant la Terre.
Les télescopes de toute la Terre ont été braqués sur le système Didymos lorsque la mission DART s’est mise en route, et ont continué à suivre la trajectoire de Dimorphos après l’impact. Ces mesures ont récemment confirmé que la nouvelle trajectoire orbitale autour de Didymos était désormais de 11 heures et 23 minutes, impliquant une réduction de cette dernière de 32 minutes.
« Ce résultat est une étape importante vers la compréhension de l’effet complet de l’impact de DART sur son astéroïde cible », souligne Lori Glaze, directrice de la Division des sciences planétaires de la NASA au siège de la NASA à Washington. « À mesure que de nouvelles données nous parviennent, les astronomes seront en mesure de mieux évaluer si, et comment, une mission comme DART pourrait être utilisée à l’avenir pour aider à protéger la Terre d’une collision avec un astéroïde si jamais nous en découvrons un qui se dirige vers nous. »
Des données précieuses
Si la confirmation de la nouvelle orbite représente une étape importante pour la mission DART, les scientifiques étudient également l’impact des débris soulevés par l’impact sur le transfert d’énergie de la sonde à Dimorphos. Cela implique une analyse plus approfondie des éjectas et des caractéristiques de l’astéroïde lui-même, qui s’appuiera sur les données du satellite LICIACube situé à proximité et de la mission Hera de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement est prévu en 2024, qui étudiera également le site d’impact de près.
« DART nous a fourni des données fascinantes sur les propriétés des astéroïdes et sur l’efficacité d’un impacteur cinétique comme technologie de défense planétaire », estime Nancy Chabot, responsable de la coordination de DART au Laboratoire de physique appliquée de Johns-Hopkins. « Nous continuons à explorer ce riche ensemble de données afin de comprendre pleinement cette première historique. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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