
Le mystère du suaire de Turin, présenté depuis des siècles comme le tissu ayant enveloppé le corps du Christ après sa crucifixion, pourrait avoir une explication bien plus artistique que sacrée. D’après une nouvelle étude, l’image visible sur le tissu ne serait pas compatible avec l’empreinte d’un corps humain réel mais plutôt avec celle d’une sculpture en bas-relief. Explications.
Une simple empreinte ?
Dans le cadre de cette nouvelle étude publiée dans la revue Archaeometry, Cicero Moraes, designer 3D brésilien spécialisé dans les reconstitutions faciales historiques, a eu l’idée d’utiliser des outils de modélisation pour comparer la manière dont un tissu tombe sur un corps humain vivant et une sculpture en relief. Résultat ? L’image du suaire « correspond davantage à une matrice en bas-relief », explique-t-il. « Une telle matrice aurait pu être en bois, en pierre ou en métal, pigmentée (voire chauffée) uniquement dans les zones de contact, produisant ainsi le motif observé », précise-t-il.
Pour tester son hypothèse, Cicero Moraes a créé deux modèles numériques : un corps humain réaliste en 3D, et un bas-relief représentant un corps. Il a ensuite simulé un drapage de tissu sur les deux figures. En comparant les résultats aux célèbres photographies du suaire de Turin prises en 1931, il a constaté que seul le bas-relief permettait une superposition presque parfaite avec l’image du linceul.
Le designer ajoutant : « Le drapage du linceul de Turin aurait été créé dans un contexte funéraire, ce qui en ferait un chef-d’œuvre de l’art chrétien. Je n’ai toutefois pas étudié les méthodes ni les matériaux qui auraient pu servir à sa fabrication. Bien qu’il existe une faible possibilité qu’il s’agisse d’une empreinte d’un corps humain en trois dimensions, il est plausible de considérer que des artistes ou des sculpteurs dotés de connaissances suffisantes auraient pu créer une telle pièce, soit par la peinture, soit par le bas-relief. »
A 3D analysis comparing the way fabric falls on a human body versus a low-relief sculpture shows that the Shroud of Turin was not based on a real person. https://t.co/oKb4GRbids
— Live Science (@LiveScience) July 31, 2025
Un tissu trop lisse pour un vrai corps
Le modèle 3D, lui, entraînait des déformations visibles. Ce phénomène, appelé « effet masque d’Agamemnon », désigne les distorsions naturelles lorsqu’un objet en volume est imprimé sur une surface plane. Cicero Moraes l’a testé en pressant un mouchoir sur son visage peint. L’image obtenue est bien plus large qu’un simple portrait frontal.
Autrement dit, si le suaire avait été posé sur un vrai corps, l’image serait bien plus déformée. Or, l’absence de volume suggère une origine plus artistique. Le designer évoque une possible création dans un contexte funéraire médiéval, ce qui en ferait un chef-d’œuvre d’art religieux plus qu’une relique divine.
Une énigme qui divise les chercheurs
Toutefois, tous les spécialistes ne crient pas à la révolution de cette découverte. Pour Andrea Nicolotti, professeur d’histoire du christianisme à l’université de Turin, l’étude de Cicero Moraes confirme surtout des éléments connus depuis des siècles. « Depuis au moins quatre siècles, nous savons que l’image du corps sur le linceul est comparable à une projection orthogonale sur un plan, qui n’aurait certainement pas pu être créée par contact avec un corps tridimensionnel. Moraes a certainement créé de belles images à l’aide de logiciels mais il n’a certainement rien découvert que nous ne savions déjà », détaille-t-il.
De son côté, Cicero Moraes défend l’intérêt de sa démarche. Selon lui, cette approche numérique, simple à reproduire, montre combien la technologie moderne peut contribuer à éclairer les grandes énigmes de l’Histoire en alliant science, art et modélisation 3D.
Par ailleurs, en Norvège, la découverte d’une pièce d’or byzantine représentant Jésus intrigue les archéologues.
J EN SUIS EN SUERE MOI AUSSI JE TRANSPIRE SA MARQUE MON MAILLOT JE SUIS DU VIN