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Le suaire de Turin a bien enveloppé le corps de Jésus, selon une nouvelle analyse

Il s'agit de l'un des objets les plus énigmatiques de l'histoire

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— © Dianelos Georgoudis / Wikimedia Commons

Une récente étude menée par une équipe de chercheurs italiens a ravivé le débat entourant le suaire de Turin, ce fameux tissu de lin que certains considèrent comme le linceul de Jésus-Christ. Le suaire, qui a suscité l’intérêt et la controverse pendant des siècles, est l’un des objets archéologiques les plus étudiés au monde. Cette nouvelle recherche, publiée dans la revue Heritage, propose une datation qui pourrait confirmer l’origine antique du tissu, remontant à environ 2 000 ans.

Contexte historique et débats antérieurs

Le suaire de Turin est depuis longtemps au centre de vifs débats. La légende veut qu’il soit le linceul ayant enveloppé le corps de Jésus après sa crucifixion, avec une image vague de ce qui semble être un homme, miraculeusement imprimée sur le tissu. Cependant, les doutes sur son authenticité n’ont cessé de croître, surtout après qu’une étude de datation au radiocarbone réalisée à la fin des années 1980 a conclu que le tissu datait de la période médiévale, entre 1260 et 1390 après J.-C.

Ces résultats, qui coïncident avec la première apparition documentée du suaire en France dans les années 1350, ont mené la majorité des scientifiques à conclure qu’il ne pouvait pas s’agir du linge funéraire de Jésus. De plus, dès 1389, l’évêque de Troyes, Pierre d’Arcis, avait dénoncé le suaire comme étant un faux, affirmant même avoir identifié l’artiste responsable de sa fabrication.

L’étude, dirigée par le chercheur principal Liberato De Caro de l’Institut de cristallographie en Italie, a utilisé une technique innovante appelée « diffusion des rayons X à grand angle » (Wide-Angle X-ray Scattering) pour examiner un petit échantillon du suaire conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin en Italie. Cette méthode permet d’analyser la dégradation structurelle des fibres de lin anciennes, fournissant ainsi des indices sur leur âge. Les résultats obtenus par De Caro et son équipe suggèrent que le tissu pourrait effectivement dater de l’époque de Jésus, correspondant à la période entre 55 et 74 après J.-C.

Une réévaluation controversée

Les auteurs de cette nouvelle étude avancent que les tests de radiocarbone des années 1980 auraient pu être faussés par une contamination des échantillons. Bien que ces hypothèses de contamination aient elles-mêmes été remises en question, les chercheurs italiens soutiennent que la méthode qu’ils ont employée offre une datation plus fiable.

Les résultats de leur analyse montrent une correspondance significative avec un autre échantillon de lin daté de la même époque, ce qui suggère que le suaire de Turin pourrait bien être une relique vieille de 2 000 ans. Cependant, ils précisent que ces résultats ne sont valides que si le tissu a été conservé dans des conditions optimales de température et d’humidité pendant les 13 siècles d’histoire inconnue du suaire, en plus des 700 ans d’histoire documentée en Europe.

Face à ces nouvelles conclusions, les auteurs de l’étude appellent à une analyse plus approfondie et systématique du suaire. Ils recommandent une étude radiographique plus précise sur un plus grand nombre d’échantillons prélevés sur le tissu pour confirmer ou infirmer leur hypothèse. Par ailleurs, quand Jésus est-il né ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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