
L’étude approfondie de monticules massifs au large des côtes de la Norvège révèle le rôle clé d’un processus géologique d’une ampleur sans précédent dans leur formation.
Percer le secrets des « sinkites »
Si l’existence de ces structures sous-marines s’étendant dans certains cas sur plusieurs kilomètres est connue depuis des années, les mécanismes responsables de leur formation restent flous. Parmi les hypothèses avancées, des glissements de terrain massifs, ou la remontée de grès ou de boue à travers les failles du plancher océanique.
Afin d’en savoir plus, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Communications Earth and Environment, se sont appuyés sur des données sismiques tridimensionnelles couvrant la partie septentrionale de la mer du Nord, et des échantillons de roches et de sédiments.
Il s’est avéré que ces « sinkites » étaient entourées d’une « boue » plus ancienne et de faible densité, composée en grande partie de restes fossiles d’anciens micro-organismes. Selon l’équipe, il s’agit de la première observation de ce phénomène géologique à une telle échelle.
« Habituellement, les couches les plus anciennes sont enfouies plus profondément », explique Mads Huuse, de l’université de Manchester. « Ce qui indique que de grandes quantités de sable se sont infiltrées il y a des millions d’années, soulevant les boues moins denses qui se trouvaient en dessous. »

Du sable se comportant comme un fluide
Selon l’équipe, des tremblements de terre ou des changements de pression auraient pu amener le sable à se comporter comme un fluide, qui se serait écoulé à travers les fractures du fond marin. « Nos travaux montrent que les liquides et les sédiments peuvent se déplacer de manière inattendue à l’intérieur de la croûte terrestre », souligne Huuse.
Prévoyant d’approfondir leurs recherches dans les mois qui viennent, les scientifiques estiment qu’elles pourraient avoir des implications pour le stockage du dioxyde de carbone au fond des océans.
« Cela pourrait radicalement bouleverser la façon dont nous évaluons les réservoirs souterrains potentiels, leur étanchéité et notre compréhension de la migration des fluides, essentielle pour la capture et la séquestration de ce gaz à effet de serre », conclut Huuse.
Plus tôt cette année, de mystérieux terriers avaient été découverts dans les profondeurs de la fosse du Japon.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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