Les récentes fouilles archéologiques menées à Pfulgriesheim, une petite commune située dans le nord-est de la France, en Alsace, ont révélé des découvertes fascinantes. Ce site, en cours de transformation pour des aménagements urbains, s’est avéré être un véritable trésor pour les archéologues. Parmi les trouvailles notables, on compte des silos néolithiques et des structures allongées énigmatiques dont la fonction reste encore incertaine. Ces vestiges, datés principalement de la fin du Néolithique, apportent un éclairage nouveau sur les pratiques de stockage et d’occupation humaine de cette époque.
Un site à l’histoire ancienne riche et diversifiée
Le site de Pfulgriesheim se distingue par sa position géographique particulière : il se situe sur une légère éminence de loess, un sol fertile qui domine les petites rivières Souffel et Leisbach. Ce point stratégique a probablement attiré les habitants de diverses époques. Les recherches archéologiques ont mis au jour plus d’un millier de structures archéologiques, témoignant d’une longue période d’occupation humaine. Parmi celles-ci, un important centre de peuplement datant de la fin du Néolithique ainsi que des monuments funéraires datant du Moyen Âge ont été découverts.
Les fouilles ont également révélé des traces d’habitations de l’âge du fer, bien que ces structures soient relativement modestes par rapport à celles du Néolithique. Ces établissements agricoles montrent une faible densité d’occupation, soulignant peut-être une utilisation plus occasionnelle de cette région à cette époque. Cependant, les découvertes les plus marquantes restent celles liées à la période néolithique, en particulier les silos et les mystérieuses structures allongées.
Les silos néolithiques
L’une des trouvailles les plus importantes de Pfulgriesheim concerne un ensemble de silos néolithiques, datés du Néolithique supérieur (4000-3400 av. J.-C.). Ces silos, creusés dans le sol de loess, étaient utilisés pour stocker des denrées alimentaires et d’autres ressources. Le fait qu’ils soient encore en bon état de conservation permet d’en apprendre davantage sur les techniques de stockage utilisées à cette époque. Certains silos atteignaient jusqu’à deux mètres de profondeur.
Ces silos étaient organisés en groupes espacés de quelques mètres les uns des autres. Cependant, aucune structure bâtie n’a été retrouvée à proximité immédiate de ces silos, ce qui laisse penser que les bâtiments associés ont peut-être été déplacés ou détruits au fil du temps. Néanmoins, la présence de grandes quantités de briques crues brûlées dans au moins un silo de chaque groupe laisse supposer que des constructions existaient non loin.
Certaines de ces structures servaient également à des fins funéraires. En effet, une dizaine de silos ont livré des sépultures, un phénomène courant à cette époque dans la région. Les futures analyses de datation et de la poterie retrouvée sur place devraient permettre de mieux comprendre si ces sépultures se sont produites en même temps que l’utilisation des silos pour le stockage.
Les structures allongées
L’un des aspects les plus intrigants de ces fouilles est la découverte de soixante structures allongées, ou « fentes ». Ces structures, en forme de V, de U ou de Y, sont particulièrement étroites et leur fonction exacte reste encore inconnue. Certains archéologues émettent l’hypothèse qu’elles pourraient avoir été utilisées comme installations de chasse ou comme pièges. Cependant, en l’absence de preuves concluantes, leur usage demeure sujet à débat.
Pour tenter de résoudre ce mystère, des analyses au carbone 14 devraient être menées afin de dater précisément ces structures. Cela pourrait fournir des informations cruciales sur leur origine et leur fonction. D’autres sites similaires découverts dans l’est de la France suggèrent un lien avec des pratiques de chasse, mais cela reste à confirmer pour Pfulgriesheim.
En plus des structures néolithiques, les archéologues ont également découvert deux habitats mineurs datant de l’âge du fer, plus précisément de la période de La Tène (480-25 av. J.-C.). Le premier établissement, daté du début de cette période, comportait des silos et un bâtiment carré en creux, un type d’architecture courante pour l’époque. Le second habitat, daté de la fin de La Tène, était entouré d’une enceinte dont trois des côtés ont été préservés. Ce dernier semble avoir été une petite exploitation agricole, intégrée dans un réseau territorial plus vaste. Enfin, trois enclos funéraires circulaires, datés du 7e siècle après J.-C., ont été également découverts. Par ailleurs, dans le sud de la France, un cimetière néolithique utilisé pendant 800 ans révèle ses secrets.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Arkeonews
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