
L’observation d’une étoile géante a révélé qu’elle se trouvait au cœur d’une bulle géante de poussière et de gaz. D’un diamètre de moitié inférieur à celui du Système solaire, cette structure ne peut actuellement être expliquée.
L’intrigante DFK 52
Les supergéantes rouges sont les plus grandes étoiles de l’Univers. Elles représentent la dernière étape de la vie d’astres relativement massifs arrivant à court de « carburant ». Lors de cette phase relativement courte, l’étoile gagne rapidement en volume et expulse d’énormes quantités de gaz et de poussière qui forment une gigantesque bulle autour d’elle, pouvant influencer la façon dont elle explose.
Alors qu’ils examinaient un amas stellaire situé à 20 000 années-lumière, Mark Siebert, de l’université suédoise Chalmers, et ses collègues ont découvert que la supergéante rouge DFK 52 possèdait le plus grand milieu circumstellaire connu pour ce type d’objet, s’étendant sur quelque 50 000 unités astronomiques (soit autant de fois la distance Terre–Soleil).
De façon intrigante, sa faible lueur indique une quantité d’énergie théoriquement bien insuffisante pour créer une « enveloppe » aussi grande. « Nous ne pensions pas qu’il était possible d’éjecter autant de matière en si peu de temps », souligne Siebert.
Dying Star Creates HUGE Bubble by
— Black Hole (@konstructivizm) July 30, 2025
The ALMA radio telescopes have discovered an unusually gigantic shell of gas and dust around the red supergiant DFK 52. It is located about 20,000 light years from Earth. The diameter of the bubble is about 50,000 astronomical units, which is… pic.twitter.com/JLJtCUedqS
Un « évènement dramatique » il y a plusieurs milliers d’années
Outre un flux complexe de bulles plus petites se déplaçant à l’intérieur de la structure, Siebert et son équipe ont identifié une anneau géant. S’étendant à une trentaine de kilomètres par seconde, il suggère un « événement dramatique » survenu il y a environ quatre millénaires, qui pourrait contribuer à expliquer la taille très inhabituelle du milieu circumstellaire de DFK 52.
À ce stade, les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv, jugent un effondrement brutal de la luminosité de la supergéante rouge peu probable. La dissymétrie apparente de la bulle écarte également la possibilité qu’une étoile plus petite, orbitant à proximité ou à l’intérieur de celle-ci, ait contribué à « l’étaler ». « Il est évident qu’une source d’énergie supplémentaire était impliquée, mais nous ignorons sa nature », précisent-ils.
Si cette enveloppe gigantesque ne changera pas le destin de l’astre, elle pourrait déboucher sur une supernova inhabituelle.