Des archéologues ont mis au jour une étrange structure circulaire dans l’ouest de la Bolivie. Décrite comme unique en son genre, elle aurait été le théâtre de rituels visant à contrôler le climat de la région.
Un centre cérémoniel précolombien monumental
Les vestiges ont été découverts lors d’une étude archéologique à Carangas, région de l’Altiplano andin central et méridional connue pour son climat extrêmement aride et froid. La mise en évidence de quelque 135 sites religieux « dignes d’intérêt » indique que celle-ci abritait autrefois « un paysage rituel dense ».
Si la présence d’un tel nombre de structures cérémonielles dans cette partie reculée et hostile des hautes terres boliviennes peut sembler étonnante, il s’avère que la structure andine préhispanique récemment étudiée présente des caractéristiques uniques. Selon les chercheurs, ce centre cérémoniel, baptisé Waskiri, « surprend à la fois par ses dimensions (140 mètres de diamètre), sa conception et sa régularité ».
Située près de la frontière chilienne, la construction circulaire comporte un anneau périphérique composé de 39 enceintes contiguës entourant une place centrale où des fragments de poteries anciennes ont été découverts. La datation de ces artefacts suggère qu’elle aurait été utilisée entre 1250 et 1600 de notre ère.
L’imposante structure semble avoir été mentionnée par un prêtre du nom de Bartolomé Álvarez, qui s’était rendu à Carangas vers 1580. Décrivant les rituels qui se déroulaient sur le site, le religieux espagnol évoquait notamment des participants « dans un état d’ivresse solennelle », entrant dans ce qu’il appelait « l’oeuvre et la demeure du malin ».
Contrôler le climat local
Son alignement avec d’autres anciens sites sacrés andins (montagnes, collines et structures funéraires contenant les restes momifiés d’individus importants) suggère qu’elle aurait potentiellement été érigée afin de contrôler le climat local.
« Une telle concentration de structures religieuses peut s’expliquer par la croyance que les divinités tutélaires pouvaient influencer les conditions météorologiques dans cette région hostile de l’Altiplano, où d’infimes variations de température ou de précipitations pouvaient entraîner la perte des récoltes ou du bétail », écrivent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Antiquity.
Cette découverte intervient un peu moins d’un an après celle d’un vaste réseau urbain ancien dans le nord sauvage de la Bolivie, réfutant l’idée que l’Amazonie occidentale était peu peuplée à l’époque précolombienne.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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