
Récemment, des archéologues ont découvert un ensemble semi-circulaire de statues en terre cuite vieilles de 2 500 ans représentant des prêtres, des guerriers, des musiciens et des animaux à Agia Eirini, village situé dans la baie de Morphou, à Chypre. Explications.
Agia Eirini
Le sanctuaire d’Agia Eirini a été découvert en 1929 lors de l’expédition suédoise de Chypre, dirigée par l’archéologue Einar Gjerstad. Cette expédition a livré plus de 2 000 sculptures en terre cuite datant du VIIe au VIe siècle avant Jésus-Christ, illustrant une impressionnante continuité de traditions sacrées et d’artisanat artistique.
Tout cela a débuté avec Papa Prokopios, prêtre local qui a intercepté un pillard sur ses terres agricoles et a offert un fragment de statue volée au musée de Nicosie. Cela a incité l’équipe suédoise à lancer des fouilles qui ont révélé non seulement un temple antique, mais aussi un complexe religieux complet, utilisé sans interruption depuis l’âge du bronze final (vers 1200 avant Jésus-Christ) jusqu’à la période chypro-archaïque (vers 500 avant Jésus-Christ).

Des statues finement détaillées
C’est à à peine un demi-mètre sous la surface de ce sanctuaire que les archéologues ont découvert cet ensemble semi-circulaire de statues en terre cuite. Finement détaillées, elles témoignent, selon eux, d’influences stylistiques des cultures assyrienne, phénicienne et minoenne, visibles dans leurs tenues, leurs postures et leurs accessoires symboliques.
Certaines statues guerrières ont également des casques à cornes et une musculature prononcée, rappelant les esprits gardiens assyriens, tandis que d’autres illustrent la stylisation des kouroi grecs avec leurs postures strictes et leurs yeux en amande.

Par ailleurs, les figurines de prêtres à tête de taureau et les vases à libation aux motifs mythologiques font référence à l’iconographie minoenne et mycénienne, suggérant que le culte a pu s’inspirer de divers éléments en matière de commerce régional et de migration.
Ces découvertes suggèrent finalement que le sanctuaire d’Agia Eirini était dédié à une divinité de la fertilité, probablement associée à l’abondance agricole et à l’élevage. L’abondance de statues de taureaux, d’outils de libation et d’instruments de musique rituels tels que des tambourins et des flûtes en terre cuite témoigne d’une vie rituelle riche.
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