Aujourd’hui, 1,3 milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité à travers le monde. Pour Tristan, c’est 1,3 milliard de trop. Et quand un entrepreneur dans l’âme souhaite agir pour un monde meilleur, il crée Power:On. Cette start-up amène l’électricité dans les villages les plus isolés d’Afrique et illumine le coeur de leurs habitants.

Malgré l’action des ONG, le nombre de personnes vivant sans électricité n’a jamais diminué. Tout juste diplômé d’une école de commerce de renom, HEC, le jeune-homme aux fortes convictions a décidé de s’attaquer à ce problème différemment. « J’ai toujours été attiré par l’entrepreneuriat social, intéressé par les gens qui cherchent des solutions aux plus grands problèmes dans le monde d’aujourd’hui », raconte Tristan.

Alors une fois son diplôme en poche, il n’était pas question pour lui d’intégrer une grande multinationale telle Coca-Cola. C’est ainsi que Power:On est né. Il y a tout juste un an, la start-up électrifiait un premier village de 3 000 personnes au Bénin : Igbérè.

LE réseau électrique Du village d'Igbérè - ©Power:On
LE réseau électrique Du village d’Igbérè ©Power:On

Mais le choix de ce hameau n’était pas anodin. Il devait être suffisamment grand, 100 à 150 foyers, mais aussi à bonne distance du réseau électrique national. « Il fallait que le village en soit le plus loin possible, car si demain il est connecté au réseau, alors tout ce qu’on a construit ne servira plus à rien », explique l’entrepreneur.

AU FINAL, ON OBTIENT UN MINI-RÉSEAU LOCAL ET INDÉPENDANT QUI PERMET À TOUT LE VILLAGE D’ACCÉDER À L’ÉLECTRICITÉ

Car l’objectif d’une start-up à terme est tout de même de devenir rentable. Dans ces villages isolés, Power:On ne part de rien et tout doit être intégralement élaboré. De la construction de leur propre centrale dimensionnée selon les besoins du village, à celle du réseau électrique reliant chaque foyer, entreprise ou même service public qui le souhaitent, la start-up s’occupe de tout.

Pour l’heure, le réseau alimenté par un groupe électrogène ne fonctionne que de 19 heures à minuit. Par manque de moyen, la start-up n’a pu construire de mini-centrale photovoltaïque couplée à des batteries et à un groupe électrogène en solution de secours, comme prévu. Plus propre, mais aussi moins onéreuse, et disponible en continue, l’énergie solaire est pourtant idéale.

 

Les enfants d'Igbérè ©Power:On
Les enfants d’Igbérè ©Power:On

Comme l’explique le jeune entrepreneur qui ne peut se verser de salaire depuis qu’il a lancé la start-up en 2012, « le projet est pour l’instant uniquement financé par ma famille et des amis ». Pour y remédier, il a donc décidé de lancer une campagne de financement participatif dès que 20 000 internautes soutiendront le projets sur le site internet de Power:On.

Et si pour l’heure, la start-up n’est pas rentable, Tristan compte bien y remédier. Car, contrairement à une ONG, Power:On entretien une relation commerciale avec les villageois qui, malgré leur pauvreté, sont de véritables clients. « Cette situation est très saine selon moi, les habitants ne sont pas bénéficiaires d’un programme humanitaire, mais des clients en droit d’attendre un service d’excellente qualité », se félicite le jeune-homme.

Le village d'Igbérè au Bénin ©Power:On
Le village d’Igbérè au Bénin ©Power:On

NOS FORFAITS PRÉPAYÉS PERMETTENT AUX ENTREPRENEURS LOCAUX D’AMORCER UN DÉVELOPPEMENT ET DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ

Le branchement au réseau électrique est totalement pris en charge par la start-up, les habitants ne payent que l’électricité qu’ils consomment. Et cela revient moins cher aux villageois qui, auparavant, achetaient des piles électriques, du kérosène, des bougies ou de l’essence pour répondre à leurs besoins énergétiques. « Pour donner un exemple, avant notre arrivée, charger un téléphone coûtait 0,30€ (200 FCFA) à Igbérè. Aujourd’hui, on peut avoir 5 heures de lumière et une charge de téléphone pour moins de 0,15€ (90 FCFA) », détaille Tristan.

 

L'heure des devoirs à Igbérè ©Power:On
L’heure des devoirs à Igbérè ©Power:On

Les ventes en électricité suffisent aujourd’hui à couvrir les frais de fonctionnement, mais aussi à rémunérer l’employé local. Car le jeune entrepreneur n’est pas le seul à être engagé dans cette aventure. Louise a été séduite par le projet que portait le jeune-homme. Elle a donc décidé de le rejoindre en tant que co-fondatrice au Bénin. Les deux amis ont également engagé un employé local dans le village en charge de la gestion quotidienne du projet (collecte des paiements, démarrage et arrêt du réseau etc.).

 

IL EST POSSIBLE D’ÉLECTRIFIER LES VILLAGES LES PLUS PAUVRES ET LES PLUS ISOLÉS DU MONDE DE FAÇON DURABLE ET MÊME RENTABLE

Pour la plupart des occidentaux, l’accès à l’électricité est un acquis. En Afrique, la situation est plus compliquée. Alors que leurs familles habitants dans les grandes villes en bénéficient, les villageois eux doivent vivre sans électricité. « Ils exigent de pouvoir accéder aux mêmes services vitaux que tout le monde, ceux que l’on utilise sans même s’en rendre compte ! », s’insurge Tristan, très concerné par les conditions de vie des villageois.

Le réseau électrique du village d'Igbérè ©Power:On
Le réseau électrique du village d’Igbérè ©Power:On

L’entrepreneur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Une fois que le réseau d’Igbérè fonctionnera à l’énergie solaire, Power:On s’occupera des 200 autres villages du Bénin qui n’ont aucune chance d’être raccordés un jour au réseau électrique national. Puis, qui sait, la start-up parviendra peut-être à illuminer la vie des 630 millions de personnes n’ayant pas accès à l’électricité en Afrique sub-saharienne.

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