Ils volent six jours sans escale, couvrent 15 000 km² chacun et connectent jusqu’à 500 000 utilisateurs. Les plateformes stratosphériques arrivent, et elles comptent bien donner un coup de vieux aux satellites Starlink.

Une couverture mobile depuis la stratosphère grâce à des dirigeables autonomes
Imaginez un dirigeable flottant à 18 km d’altitude, au-dessus des turbulences, quasi immobile. Il capte l’énergie du soleil, ou mieux, utilise de l’hydrogène liquide pour voler sans discontinuer pendant six jours. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est la promesse de Sceye et World Mobile Stratospheric, deux entreprises qui veulent déployer une nouvelle manière de connecter le monde.
Chaque dirigeable couvre une surface gigantesque, 15 000 km², à titre de comparaison, c’est plus que l’île-de-France. Et il ne s’agit pas juste de « relayer le Wi-Fi ». Ces engins embarquent des antennes à commande de phase de trois mètres de côté, capables de fournir une connexion directe aux smartphones, sans passerelle intermédiaire. Le résultat ? Une vitesse pouvant atteindre 200 Mbps. Oui, vous avez bien lu.

Moins cher, plus rapide et sans parabole : la promesse technologique est sérieuse
Starlink, c’est impressionnant : 9 000 satellites en orbite, une couverture mondiale, des débits honorables. Mais c’est aussi cher, fragile, et complexe. Chaque satellite a une durée de vie de cinq ans, ce qui impose des remplacements constants. Et pour les utilisateurs, l’installation d’une parabole reste indispensable.
Face à cela, le modèle des plateformes stratosphériques est d’une sobriété élégante. Pas besoin de fusées ni de stations de sol complexes : chaque dirigeable revient à sa base tous les six jours pour se ravitailler, pendant qu’un autre prend la relève. Le tout pour un coût d’exploitation annoncé à moins d’un euro par utilisateur. Autant dire que pour les réseaux mobiles des pays en développement, ou pour les zones blanches, c’est une aubaine.
L’histoire déjà tentée (et ratée) par Google inspire les nouveaux venus
Vous vous souvenez du projet Loon ? Google avait déjà testé l’idée en 2013 avec des ballons stratosphériques. Le but était noble : apporter Internet dans les zones isolées. Mais l’aventure s’est arrêtée huit ans plus tard, faute de rentabilité, et avec des limites techniques non résolues.
Cette fois, les cartes sont différentes. Les nouveaux dirigeables sont autonomes, pilotables, réutilisables. Et surtout, la technologie des antennes et des batteries a fait un bond de géant. L’énergie solaire reste utile, mais c’est l’hydrogène liquide qui change la donne. Avec lui, plus besoin de couper la transmission la nuit ou en cas de météo capricieuse.
Une quarantaine de dirigeables suffiraient à connecter toute la France
Faisons un peu de maths : 15 000 km² par dirigeable, et environ 550 000 km² à couvrir pour une couverture nationale. Il en faudrait une quarantaine pour offrir une connectivité mobile moderne sur tout le territoire français. Et ce, sans tranchées, sans antennes au sol, sans fibre.
Est-ce que ce sera aussi stable et fiable qu’une infrastructure terrestre ou satellitaire ? Pas encore. Mais pour des millions de personnes mal desservies à travers le monde, cette solution pourrait être le chaînon manquant entre isolement et inclusion numérique. C’est un modèle hybride, souple, à mi-chemin entre le drone et le satellite, capable de s’adapter à la demande.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Technologie, Entreprises & Startups
Je ne comprends pas pourquoi faire voler aujourd’hui des drones pour les télécommunications alors que les avions de lignes pourraient servir de relais. Il suffirait seulement de les équiper de quelques Kg d’électronique, puisqu’ils sillonnent le ciel en permanence sur des lignes bien identifiées. Seules les zone blanches pourraient faire l’objet de drones.
Merci pour votre retour, aujourd’hui notre objectif est aussi de partager de l’information à nos lecteurs. Ceci est une startup, et seul le temps nous permettra de voir si cela fonctionnera :).