La version 3 du lanceur Starship n’a pas encore été testée. Le nouveau pas de tir n’est pas opérationnel. Et le calendrier 2025 semble déjà trop serré.

On s’attendait à un nouveau lancement de Starship d’ici la fin de l’année. En théorie, SpaceX a encore un peu de marge. Cinq tirs d’essai ont eu lieu en 2025 : les 16 janvier, 6 mars, 27 mai, 26 août et 13 octobre. Une moyenne d’un vol tous les 67 jours. Mais dans les faits, la suite du programme pourrait bien être repoussée à 2026. Une hypothèse de plus en plus probable, appuyée par les récents déclarations de l’entreprise.
La version 3 de Starship n’a encore jamais volé et demande de nouveaux tests au sol
Le douzième vol d’essai de Starship devrait marquer un tournant : ce sera la première fois que SpaceX utilisera son booster Super Heavy de troisième génération, ainsi qu’une nouvelle version de l’étage supérieur. Mais à ce jour, aucun test statique n’a été réalisé avec ces nouveaux éléments. Or, chaque évolution matérielle nécessite des vérifications longues et complexes : essais moteur, assemblages, validation des systèmes.
La directrice de la fiabilité des vols, Shana Diez, a d’ailleurs prévenu : « Nous mettons tout en œuvre pour que 2026 soit une année mémorable pour Starship ». Un message clair, mais aussi un aveu entre les lignes : 2025 touche à sa fin, et les conditions ne sont pas réunies pour un lancement sérieux d’ici là.
La transition vers un nouveau pas de tir ralentit également la cadence de lancement
Autre facteur clé du report probable : la fin de l’utilisation du pad 1, le pas de tir historique de SpaceX sur son site texan de Boca Chica. Le vol 11 du Starship, en octobre, a clôturé la carrière de cette infrastructure. Mais son successeur, le pad 2, n’est pas encore prêt. Les images récentes relayées par NASA Spaceflight montrent un chantier toujours en cours au 30 septembre.
Et sans pas de tir opérationnel, difficile de prévoir un lancement. Entre la finalisation des installations, les vérifications de sécurité et la logistique lourde (acheminement, montage, coordination FAA), tout indique que le vol 12 interviendra plutôt au début de 2026.
Une année 2025 en demi-teinte pour Starship, mais des progrès indéniables
Sur le papier, 2025 aura été une année active pour SpaceX : cinq vols en dix mois, avec des progrès notables entre les essais ratés (vols 7 à 9) et les réussites partielles (vols 10 et 11). Le lanceur géant a gagné en fiabilité, mais reste encore loin d’un service régulier.
Chaque tir est un test à grande échelle, et la moindre évolution implique de nouveaux risques. Or, avec un lanceur de troisième génération, SpaceX change de dimension. Il n’est plus question de valider le concept, mais de prouver que Starship peut voler, revenir, et récupérer ses éléments en vue de missions lunaires ou interplanétaires.
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— Elon Musk (@elonmusk) October 18, 2025
Le pari 2026 : une année cruciale pour le programme spatial de SpaceX
Si 2025 marque la fin d’une phase d’expérimentation, 2026 pourrait bien être l’année de la maturité pour Starship. Mais tout dépendra de la rapidité des tests au sol, de la mise en service du pad 2, et des autorisations réglementaires.
Le calendrier est serré, mais la pression est forte : la NASA compte sur SpaceX pour le programme Artemis, qui doit ramener des humains sur la Lune. Starship est censé en être le véhicule clé. Pour y parvenir, SpaceX doit maintenant transformer ses prototypes en fusées opérationnelles. Et cela prendra le temps qu’il faut.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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