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Sous les pierres de Bâle, un sceau médiéval émerge : un dignitaire oublié, un fleuve témoin, une ville à redécouvrir

Découvert sous les sédiments du Rhin, le sceau personnel de Rudolf Kraft, cantor de la cathédrale de Bâle au XIIIe siècle, révèle un fragment oublié du pouvoir religieux médiéval. Ce témoignage matériel exceptionnel refait surface après plus de 700 ans d’immersion.

Archéologue nettoyant un sceau médiéval en métal découvert lors d’une fouille sous-marine.
Lors d’une fouille sous-marine, un archéologue dévoile un sceau médiéval remarquablement conservé, retiré délicatement de la vase et des sédiments. – DailyGeekShow.com / Image Illustration

Le sceau de Rudolf Kraft : un artefact administratif d’exception retrouvé intact après sept siècles d’immersion

Enfoui depuis plus de sept siècles sous les sédiments du Rhin, un sceau en laiton de 5 cm a été mis au jour en novembre 2025. L’inscription latine identifie son propriétaire : Rudolf Kraft, cantor de la cathédrale de Bâle entre 1296 et 1305. Ce personnage jouait un rôle central dans la vie religieuse médiévale.

L’objet, finement gravé, montre un dignitaire en habits liturgiques, debout à un pupitre. Il servait à authentifier des documents officiels du chapitre cathédral. Sa découverte, dans le cadre de la restauration de la Pfalzmauer, souligne la richesse historique de ce site bâlois.

Sa conservation remarquable intrigue les experts. Malgré un milieu fluvial instable, le sceau est resté lisible et intact. Ce fait rare accroît son intérêt archéologique et en fait un témoin précieux des pratiques administratives de l’Église locale au XIVe siècle.

Le cantor médiéval : entre musique liturgique, administration des archives et pouvoir de validation

Rudolf Kraft n’était pas qu’un chef de chœur. En tant que cantor, il dirigeait la musique liturgique, formait les clercs et gérait les manuscrits. De plus, il participait à la rédaction des archives et à la validation des actes du chapitre cathédral.

Ce poste multiple faisait de lui un acteur majeur de l’Église bâloise. Il résidait près de la cathédrale, au centre du pouvoir religieux. Son sceau, en tant que symbole d’autorité, servait à sceller des actes concernant les biens, les revenus et la discipline.

Trois couches archéologiques, trois époques : ce que révèle la stratification des berges du Rhin

Les fouilles menées depuis septembre 2025 ont révélé un site archéologique à strates multiples. Les chercheurs ont identifié trois périodes principales : romaine, médiévale et moderne. Parmi les découvertes, une monnaie en argent de l’empereur Gratien et des fragments de bâtiments religieux effondrés.

Ces couches racontent l’évolution du quartier. En 1346 et 1502, des effondrements documentés ont précipité des objets et matériaux dans le Rhin. Plus récemment, les vestiges d’une installation de baignade publique du XIXe siècle montrent une transformation des usages du fleuve.

Une archéologie high-tech pour préserver la mémoire urbaine et religieuse de Bâle

L’archéologie de ce site fluvial s’appuie sur des technologies modernes : drones, caméras sous-marines, robots et capteurs. Chaque artefact est localisé, analysé, et prélevé avec rigueur. Ce protocole permet une lecture claire de l’histoire enfouie.

Les fouilles accompagnent la restauration urgente de la Pfalzmauer, fragilisée par l’érosion. Ce projet allie conservation patrimoniale et recherche scientifique. Il démontre comment un simple fragment de métal peut offrir une perspective unique sur Bâle, son passé religieux et son lien avec le Rhin.

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