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Ces recherches sur des souris pourraient nous en apprendre plus sur nos mécanismes de communication

98 % des gènes humains sont partagés avec les souris selon l'étude

— Marques / Shutterstock.com

Une étude réalisée dans le Delaware aux États-Unis s’est récemment concentrée sur les modes de communication des souris, et celle-ci pourrait même nous aider à mieux saisir les mécanismes au sein de la communication humaine selon l’un des auteurs principaux de l’étude, Joshua Neunuebel. Le but de cette nouvelle recherche était de pouvoir examiner les circuits neuronaux reliant les signaux sensoriels au comportement social. 

COMMENT L’ÉTUDE A ÉTÉ RÉALISÉE

Les résultats de cette recherche ont été publiés dans Nature Neuroscience. Dans cette recherche, les chercheurs ont tenté de décoder des sons émis par les souris lorsqu’elles communiquaient entre elles. Ils ont fait s’interagir plusieurs groupes de quatre souris (à chaque fois 2 femelles et 2 mâles) pendant 5 h, qui étaient enregistrées en vidéo. Ils se sont ensuite servis d’une intelligence artificielle qui fonctionnait par apprentissage automatique, qui leur aurait apparemment permis de comprendre laquelle des souris faisait quel son, où est-ce qu’elle le faisait, et dans quelles circonstances les sons étaient émis. Les souris font en effet des bruits différents selon la situation. Par exemple, ce n’est pas le même bruit quand elles sont pourchassées par une autre souris, que quand c’est elles qui pourchassent une autre souris. Des bruits particuliers sont donc associés à des comportements distincts.

Cela peut paraître facile quand nous l’expliquons ainsi, mais cette opération est en fait très complexe. Joshua Neunuebel, qui a participé à cette recherche, s’est exprimé sur le sujet à Digital Trends : “Pour relier les vocalisations des souris à des actions spécifiques, nous avions besoin de multiples avancées technologiques. Tout d’abord, nous devions être en mesure d’attribuer des vocalisations spécifiques à des souris individuelles qui interagissaient socialement. Pour ce faire, nous avons développé un système de localisation des sources sonores qui enregistrait simultanément les vocalisations ultrasonores de souris sur huit microphones différents, ainsi que la position des souris avec une caméra vidéo.”

Neunuebel et son équipe avaient déjà effectué une expérience similaire, mais cette fois-ci il ne s’agissait pas du même type d’interactions sociales entre souris qui était analysé. Vous pouvez retrouver cette étude sur Scientific Reports. Dans cette étude précédente, le bruits des souris femelles ont été analysés en fonction de leurs interactions avec les souris mâles et avec les autres souris femelles. Les deux constats qu’ils avaient établis sont les suivants : en premier lieu, et dans la majorité des cas, les souris femelles émettent des bruits lorsqu’elles ne sont pas loin d’autres souris, alors que les mâles font des bruits peu importe la distance qui les sépare des autres souris. Puis, les chercheurs ont noté que les souris femelles émettaient plus de sons à proximité des souris mâles que des autres souris femelles.

CETTE EXPÉRIENCE SUR LES SOURIS POURRAIT NOUS EN APPRENDRE PLUS SUR LA COMMUNICATION HUMAINE

Un algorithme a par la suite analysé ces sons émis par les souris. Son intérêt réside dans le fait qu’il puisse nous aider à mieux comprendre les comportements sociaux des souris. À terme, on pourrait même en apprendre plus sur les circuits cérébraux des humains, et sur les mécaniques de communication humaine, selon Joshua Neunuebel. « Il s’agit d’une science fondamentale qui nous permettra potentiellement de résoudre des problèmes plus complexes », déclare-t-il. Un point intéressant est qu’environ 98 % des gènes humains seraient partagés avec les souris, selon l’étude.

« Pour donner un sens à cette montagne de données (tous les sons émis par l’ensemble des souris pendant 5h ainsi que le lieu et les circonstances de chaque émission), nous avons écrit de nombreux programmes informatiques« , a déclaré Neunuebel. « Tout le monde dans le laboratoire écrit maintenant du code – et c’est un énorme attribut de ce que fait mon laboratoire. Je pense que c’est essentiel pour déchiffrer un comportement très complexe. » Joshua Neunuebel a affirmé que ce code était disponible gratuitement pour les autres chercheurs intéressés.

Par Jeanne Gosselin, le

Source: Presse-Citron

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