Une créature assez éloignée des loups-garous. Dans le nord du Mexique et le sud-ouest des États-Unis prospère une espèce de rongeur présentant la particularité d’hurler à la lune.
Un prédateur redoutable
Surprenante à plus d’un titre, la souris sauterelle du sud (Onychomys torridus) est notamment observée dans le désert de Sonora. Nocturne et solitaire, ce rongeur discret peut mesurer jusqu’à une quinzaine de centimètres (queue comprise) à l’âge adulte, pour un poids compris entre 20 et 50 grammes.
Contrairement à ce que son apparence pourrait suggérer, il s’agit d’un redoutable prédateur. Si son régime alimentaire se compose essentiellement d’insectes, il comprend également d’autres petits mammifères et des quantités réduites de végétaux, qui constituent une importante source d’eau.
Le terme latin Onychomys fait référence à ses minuscules griffes acérées, qui lui permettent de saisir des proies glissantes ou ayant tendance à se débattre. La force de morsure d’O. torridus s’avère également supérieure à celle des autres souris sauterelles (O. leucogaster et O. arenicola).
Les environnements arides où cette souris évolue sont connus pour présenter une concentration remarquable de créatures venimeuses. Parmi elles, le scorpion de l’Arizona (Centruroides sculpturatus), dont la piqûre peut se révéler mortelle pour les humains. N’hésitant pas à s’y attaquer, en les saisissant par la queue avant de cibler leur tête, O. torridus a développé un mécanisme physiologique remarquable, impliquant les canaux sodiques de son système nerveux, qui lui permet de survivre à leur venin, et de les faire figurer à son menu.

Cri du cœur
Le principal trait distinctif de ce rongeur américain reste le cri qu’il émet. Peu avant de porter le « coup de grâce » à sa proie, il va se dresser sur ses pattes arrière, pointer le museau vers le ciel et émettre cet appel d’une fréquence comprise entre 9 et 14 hertz, pouvant être perçu à une centaine de mètres à la ronde.
En 2017, une étude avait révélé qu’Onychomys torridus produisait deux types de vocalisations : des sifflements semblables à ceux de nombreux autres rongeurs, et des appels impliquant une vibration tissulaire unique.
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