Des chercheurs britanniques ont récemment déterminé que le vent solaire pourrait avoir joué un rôle clé dans l’apparition de l’eau sur Terre, résolvant ainsi un mystère épineux sur l’origine des mers et des océans de notre planète.
Astéroïdes et vent solaire
Différentes études ont révélé que les astéroïdes étaient étonnamment riches en eau, faisant d’eux les principaux convoyeurs de cette ressource essentielle à la vie il y a 4,6 milliards d’années. Cependant, la composition de l’eau des météorites ne correspond pas exactement à celle de la Terre : sa version extraterrestre contient plus de deutérium, une forme plus lourde d’hydrogène, suggérant une source supplémentaire.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Astronomy, Luke Daly et ses collègues de l’université de Glasgow (Royaume-Uni) ont examiné des poussières provenant de l’astéroïde Itokawa, rapportées par la sonde japonaise Hayabusa en 2010. Il s’est avéré que la roche spatiale avait été irradiée par des particules du vent solaire, ayant transformé une petite quantité de chaque grain de poussière en eau. « Pour chaque mètre cube de matériau d’astéroïde, on obtient 20 litres d’eau », souligne Daly.
Le vent solaire est constitué en grande partie d’ions d’hydrogène émis par le Soleil, qui se combinent avec les atomes d’oxygène de la roche de l’astéroïde pour produire de l’eau. Des recherches antérieures avaient montré que les astéroïdes comme Itokawa pouvaient contenir beaucoup d’eau, mais son origine n’était pas claire.
On pense que notre Système solaire était initialement très riche en poussière, et qu’une partie de celle-ci a pu être transformée en eau par le vent solaire, avant d’affluer à la surface de la Terre après sa formation. Il est important de noter que cette eau contient moins de deutérium que celle apportée par les astéroïdes. « On pourrait produire les océans terrestres en mélangeant ces deux sources », explique Daly.
Une approche prometteuse
Bien que les scientifiques aient déjà discuté du rôle du vent solaire dans la présence de l’eau sur Terre, il existait jusqu’à présent peu de preuves convaincantes d’un tel processus. Les chercheurs britanniques ont utilisé une technique connue sous le nom de tomographie par sonde atomique pour étudier les atomes individuels de l’astéroïde, qui pourrait à nouveau se révéler utile. Daly espère utiliser la même méthode pour étudier les échantillons de l’astéroïde Ryugu rapportés par la mission Hayabusa 2 en 2020 afin de rechercher des effets similaires.
Les résultats pourraient également avoir d’importantes implications pour l’exploration spatiale. « Chaque surface rocheuse présentera des petits grains ayant été irradiés par le vent solaire », estime le chercheur. « Si nous voulons mettre en place des installations permanentes sur d’autres planètes, nous pourrions considérer la poussière comme un moyen de produire de l’eau. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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