C’est une bien mauvaise nouvelle. Plusieurs sites culturels méditerranéens classés au patrimoine mondial de l’Unesco, parmi lesquels figurent notamment Venise et la ville médiévale de Rhodes, se retrouvent directement menacés par la montée du niveau de la mer selon une étude allemande.
Des dizaines de sites historiques menacés par la hausse du niveau de la mer
La région méditerranéenne abrite de nombreux sites culturels classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui se trouvent pour la plupart à proximité des côtes. Qu’il s’agisse de Venise, d’Éphèse ou encore de la Piazza del Duomo à Pise, tous se retrouvent directement menacés par le hausse du niveau de la mer induite par le réchauffement climatique et ne pourront être déplacés qu’à de très rares exceptions, comme le souligne cette étude allemande parue dans la revue Nature Communications.
Pour la première fois, une équipe de chercheurs des Universités de Kiel et Southampton s’est intéressée aux conséquences de la hausse du niveau de la mer pour les sites historiques méditerranéens, en établissant une indice en fonction de leur exposition aux risques engendrés par le réchauffement climatique d’ici 2100. Selon les chercheurs, 37 de ces sites risquent de subir dans les années à venir une inondation centennale, et 42 d’entre eux, se trouvant à proximité immédiate des côtes, risquent de disparaître à cause de l’érosion.
Érosion côtière et inondations
En Italie, ce sont les sites se trouvant en bordure de la mer Adriatique qui se révèlent les plus exposés. En raison de la hausse du niveau de la mer, due à la progression du delta et à la compression des sédiments selon l’Unesco, Venise s’enfonce dans la lagune de 10 cm par siècle, et on retrouve également en tête de liste la ville historique de Ferrare ou la basilique patriarcale d’Aquilée. Ailleurs, les sites archéologiques de Tyr (Liban), de Tarragone (Espagne), ou d’Éphèse (Turquie) sont directement menacés par l’érosion côtière.
Peut-être plus effrayant encore, seuls deux sites de la région méditerranéenne, le sanctuaire de Léto en Turquie et la Médina de Tunis, échapperaient à l’érosion et aux inondations au cours des cent prochaines années. Comme l’a précisé Sally Brown, chercheuse à l’Université de Southampton ayant participé à l’étude : « La plupart de ces sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco vont faire face à de nombreux défis pour s’adapter aux effets de la hausse du niveau des mers ».
Par Yann Contegat, le
Source: Sciences et Avenir
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