Des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont mis au jour des fosses renfermant les restes squelettiques soigneusement disposés de près d’une trentaine de chevaux.
Des squelettes de chevaux alignés
Ces découvertes sont intervenues au cours des fouilles d’un site proche de la commune de Villedieu-sur-Indre, dans le centre de la France. Si plusieurs des structures découvertes (vestiges de bâtiments, chemin…) remontaient au début du haut Moyen Âge (Ve et VIe siècle de notre ère), neuf fosses, renfermant principalement des restes de chevaux, se sont révélées bien plus anciennes.
À l’heure actuelle, deux d’entre elles ont été intégralement fouillées. L’utilisation de la datation au radiocarbone a permis de situer ces inhumations animales entre la fin de la période gauloise et le début de l’Antiquité romaine (100 avant notre ère à 100 de notre ère).
Les 28 chevaux identifiés étaient tous des mâles âgés d’au moins quatre ans, dont la petite taille (1m20 au garrot) était caractéristique des cheptels gaulois. Alignés sur deux niveaux, tous étaient couchés sur le flanc droit, la tête tournée vers sud. Un examen minutieux de leurs connexions osseuses a permis d’établir qu’ils avaient été enfouis simultanément, très peu de temps après leur mort.
[✨ #Actu] Des chevaux gaulois ont-ils été sacrifiés à Villedieu-sur-Indre (Indre) ?
— Inrap (@Inrap) May 24, 2024
Les restes de 28 chevaux, inhumés dans une spectaculaire mise en scène, ont été mis au jour. Ils évoquent un possible lien avec un épisode de la Guerre des Gaules 👉 https://t.co/Y1hgFbbCxL pic.twitter.com/2MmBOwRdwB
Entre ces deux fosses, une plus petite renfermaient les restes de deux chiens adultes, de taille moyenne, couchés sur le flanc gauche et la tête tournée vers l’ouest.
Plusieurs hypothèses explorées
Parmi les hypothèses explorées, celle d’une épidémie au sein du cheptel semble la moins probable, principalement en raison de l’absence de squelettes de juments ou de jeunes chevaux dans les fosses. Selon l’INRAP, l’alignement des chevaux n’est pas sans rappeler celui des restes de huit soldats de l’âge du fer et de leurs montures, également couchées sur le flanc droit, découverts dans la plaine de Gergovie (Puy-de-Dôme).
« Ces chevaux ont été enterrés avec une attention particulière, ils n’ont pas simplement été jetés dans la fosse », souligne l’archéologue Isabelle Pichon. « Nous pensons qu’en raison de l’emplacement des tombes, il pourrait y avoir un lien avec la guerre gauloise menée par Jules César au premier siècle avant notre ère. »
Bien qu’aucun objet habituellement associé à ce type de pratique n’ait à ce jour été découvert, il pourrait également s’agir de sacrifices rituels.