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Des scanners 3D révèlent les détails d’un étrange rituel funéraire romain

« L’imagerie 3D a permis de révéler une tragédie familiale poignante près de 2 000 ans après qu'elle se soit produite »

rituel funéraire romain
Image d’illustration — Danita Delimont / Shutterstock.com

Pour la première fois, des archéologues ont utilisé des techniques d’imagerie de pointe afin de faire la lumière sur une pratique funéraire romaine inhabituelle, consistant à verser du gypse sur les dépouilles d’êtres chers.

Tragédie antique

Bien que des cercueils antiques en gypse aient été découverts à travers l’Europe et l’Afrique du Nord au fil des décennies, leur utilisation semblait particulièrement répandue dans la Grande-Bretagne romaine, avec pas moins de 45 sépultures de ce type y ayant été découvertes. Dans l’optique de percer leurs secrets, une équipe de chercheurs britanniques a réalisé des scans 3D de 16 d’entre elles, conservées au musée du Yorkshire.

Alors que de telles sépultures étaient connues pour contenir les restes d’un seul individu, il s’avère que l’une de celles étudiées par les chercheurs renfermait les dépouilles des membres d’une même famille : deux adultes et un nourrisson décédés en même temps.

« L’imagerie 3D a permis de révéler une tragédie familiale poignante près de 2 000 ans après qu’elle se soit produite, nous rappelant non seulement la fragilité de la vie dans l’Antiquité, mais aussi les soins apportés à l’inhumation », explique Maureen Carroll, de l’université d’York.

« Les silhouettes de trois individus dans le gypse étaient décelables à l’œil nu, mais il était difficile d’établir les liens les unissant et de déterminer comment ils étaient vêtus ou les matières dans lesquelles ils avaient été enveloppés. Le modèle obtenu a permis d’éclairer ces aspects de manière stupéfiante », ajoute la scientifique.

Moulage funéraire

Pour créer ces sépultures impressionnantes, les Romains plaçaient les corps dans une structure creuse en pierre, puis utilisaient une forme liquide de gypse (minéral utilisé pour créer leur fameux béton « auto-guérissant ») afin de les recouvrir entièrement. Une fois solidifié, un tel moulage permettait de fixer définitivement la position dans laquelle le défunt avait été placé.

L’équipe entend prochainement réaliser des analyses plus poussées pour déterminer l’âge, le sexe, le régime alimentaire et même l’origine géographique des trois individus.

Si les travaux menés jusqu’à présent n’ont pas permis d’établir la raison pour laquelle les Romains optaient pour ce type d’enterrement, il semblait majoritairement concerner des personnes possédant un statut social élevé.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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