Plus de cinq siècles après sa création, La Joconde continue de fasciner les scientifiques et les amateurs d’art. De nouvelles analyses soulignent une nouvelle fois la volonté constante de Léonard de Vinci d’expérimenter et d’innover.
De la plumbonacrite
Lorsque vous vous concentrez sur les yeux de Mona Lisa, son sourire semble s’estomper. Mais, observé sous un autre angle, il s’illumine et apparait presque taquin. Une nature ambivalente résulte d’un délicat jeu d’ombre et de lumière, décrit par le terme italien « sfumato », montrant à quel point De Vinci était en avance sur son temps en matière de compréhension de la perception humaine.
À l’aide de l’imagerie à rayons X, des chercheurs français ont récemment examiné la structure atomique d’une infime portion du chef-d’œuvre, quasi invisible à l’œil nu.
Détaillés dans le Journal of the American Chemical Society, ces travaux ont révélé la présence d’un minéral rare connu sous le nom de plumbonacrite. Confirmant les théories des historiens de l’art, cette découverte illustre également le goût de Léonard pour l’expérimentation.
Constituant une empreinte chimique de la peinture utilisée par le polymathe, ce composé suggère que ce dernier s’est probablement tourné vers une poudre d’oxyde de plomb pour améliorer la texture et le processus de séchage de son oeuvre la plus célèbre. De Vinci aurait dissous cette poudre orangée dans des huiles, formant un mélange s’écoulant comme du miel, utilisé pour créer la couche de préparation de La Joconde.
Une recette probablement transmise pendant des siècles
D’après l’équipe, une telle découverte indique « une volonté d’innover dans la préparation de sous-couches de peinture épaisses et opaques [sur lesquelles étaient appliquées les couleurs] en traitant l’huile avec une forte charge d’oxyde de plomb ».
L’utilisation d’une approche similaire par Rembrandt au XVIIe siècle suggère également que la recette de De Vinci a été transmise pendant des siècles.
« Artiste, ingénieur et architecte, il était aussi chimiste expérimentateur, et La Joconde était un véritable laboratoire ! », concluent les chercheurs.
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
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