Une étude révèle un secret architectural de Notre-Dame

L’étude la structure de Notre-Dame a révélé que cette dernière était massivement renforcée par des agrafes en fer. Il s’agit du plus ancien exemple de l’utilisation d’un tel procédé pour une cathédrale gothique.

Un squelette de fer

Entamée en 1160 et quasiment terminée près de cent ans plus tard, la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, plus haut bâtiment érigé à cette époque avec une voûte culminant à 32 mètres, a constitué une véritable prouesse architecturale. Si le terrible incendie de 2019 a eu raison de sa flèche et d’une large partie de son toit, il a offert aux chercheurs un aperçu unique de sa structure et également conduit à des découvertes inattendues, incluant des sarcophages en plomb.

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Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PLoS One, Maxime L’Héritier et ses collègues ont constaté que l’édifice comportait des milliers d’agrafes, des sols aux murs supérieurs. Ayant impliqué la datation au radiocarbone, l’examen approfondi de 12 de ces pièces métalliques, mesurant une cinquantaine de centimètres de long et pesant entre 2 et 4 kilos, a montré qu’elles avaient été utilisées dès les premières étapes de sa construction.

Utilisé pour maintenir ensemble les blocs de pierre massifs de la cathédrale et créer ses vitraux, le fer a joué un rôle essentiel dans la création de son impressionnant style architectural gothique, impliquant des structures beaucoup légères et complexes que les bâtiments romans. D’après les chercheurs, il a fallu attendre 50 à 60 ans pour que l’utilisation des agrafes soit répliquée par les bâtisseurs des cathédrales de Soissons, Bourges ou Reims.

« C’est le premier usage vraiment massif du fer dans une cathédrale gothique, à des endroits bien spécifiques », souligne L’Héritier. « Notre-Dame illustre une conception beaucoup plus dynamique de l’architecture, où on conçoit que des maçonneries peuvent bouger, et des forces s’exercer dans certaines directions. »

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Les recherches se poursuivent

L’équipe a également commencé à comparer la composition élémentaire de différentes agrafes en fer afin d’en établir la provenance. Ce processus de recherche archéologique implique l’utilisation de lasers pour pulvériser les échantillons de fer afin qu’ils puissent être analysés par un spectromètre de masse, permettant de comparer les signatures chimiques.

Selon L’Héritier, l’analyse de la résistance des agrafes en fer fournira également aux architectes modernes des informations sur la manière de réutiliser ces éléments afin de redonner à la cathédrale Notre-Dame sa gloire d’antan.