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Oubliez Stonehenge, pourquoi « Seahenge » a-t-il été construit il y a plus de 4 000 ans ?

Cette structure préhistorique intrigue depuis longtemps les chercheurs

Seahenge
— © Picture Esk / Flickr

Pendant littoral de l’incontournable Stonehenge, le site plurimillénaire de Seahenge continue à révéler ses secrets. Une récente analyse a permis d’établir sa fonction probable.

Des monuments préhistoriques entourés de mystères

Seahenge, également connu sous le nom de Holme I, a été découvert en 1998 sur une plage du Norfolk, dans l’est de l’Angleterre. Mesurant un peu plus de 6 mètres de diamètre, ce monument préhistorique circulaire se compose de 55 poteaux de chêne disposés autour d’une souche centrale. L’analyse des anneaux de croissance des arbres d’une structure voisine, nommée Holme II, suggère qu’elles ont été érigées deux millénaires avant notre ère, quelques centaines d’années environ après Stonehenge, situé a 250 kilomètres de là.

Alors qu’il avait été proposé que Holme I et II commémoraient la mort d’une figure importante (guerrier ou chef local), ou étaient le théâtre d’inhumations célestes (lorsque des cadavres sont exposés à l’air libre afin qu’ils soient dévorés par les charognards), de nouveaux travaux suggèrent une fonction bien différente pour la première.

S’appuyant sur des preuves climatiques, environnementales, astronomiques et biologiques, ainsi que le folklore local, David Nance, de l’université d’Aberdeen, a conclu que Holme I visait à contrer les conditions climatiques extrêmes de l’âge du bronze.

« Les données dendrochronologiques montrent que les bois [alignés avec le lever du soleil au solstice d’été] ont été abattus au printemps », souligne l’auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue GeoJournal. « Il y a 4 000 ans, la région a connu une période prolongée de baisse des températures atmosphériques, d’hivers rigoureux et de printemps tardifs qui ont éprouvé ces premières sociétés côtières. »

Cage métaphorique et sacrifices humains

Si les deux monuments semblent avoir été construits pour écarter cette menace existentielle, Holme I serait étroitement lié au mythe ancien du coucou qui cessait de chanter à la fin de la période estivale, emportant avec lui l’été dans « l’Autre Monde ». Imitant les supposées habitations d’hiver de l’oiseau évoquées dans le folklore local, la structure aurait constitué une tentative de « retenir » cette saison.

Holmes II, quant à lui, accueillait probablement la dépouille d’un ancien « roi sacré ». Une pratique documentée à travers l’Irlande et la Grande-Bretagne de l’âge du fer, consistant à sacrifier un souverain lorsqu’un malheur s’abattait sur la communauté.

« Les preuves suggèrent que de tels rituels intervenaient tous les huit ans pour Samhain [aujourd’hui Halloween], afin d’apaiser la déesse de Vénus », conclut Nance.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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