Des archéologues espagnols ont annoncé la découverte d’un ensemble de sculptures unique en son genre sur un ancien site romain de la côte est du pays.
Un témoignage historique exceptionnel
Découvert dans les années 1940, Tossal de la Cala est un ancien fort en ruine situé au sommet d’une falaise proche de la ville de Benidorm. Construit vers 77 avant notre ère, ce « castellum » a été occupé par les armées du célèbre général et homme d’État Quintus Sertorius. L’infrastructure faisait partie d’un réseau de sites similaires situés le long de la côte pour surveiller et défendre la région pendant les guerres sertoriennes, ayant opposé les populations locales aux forces de l’Empire romain.
Les trois sculptures récemment découvertes, qui forment un relief d’environ 57 centimètres sur 42, ont été révélées en janvier 2020 par des pluies torrentielles. Représentant un phallus, un visage et une corne d’abondance, celles-ci auraient été réalisées par l’un des occupants du fort il y a près de deux millénaires.
Selon les archéologues, il s’agit d’un témoignage historique exceptionnel. « Il n’existe aucune référence connue à des gravures ou des reliefs similaires dans des territoires ayant été occupés par les Romains », souligne Ana Pellicer, conseillère du patrimoine historique et culturel de Benidorm.
Heavy rains expose ancient phallus and ‘imposing’ face carvings at Roman fort in Spain https://t.co/IwdZp3fFAe
— Live Science (@LiveScience) May 26, 2023
Des symboles de bonne fortune
Considérés comme des symboles de chance, de fertilité et conférant également une protection contre les mauvais esprits, les phallus étaient couramment représentés sur les objets et l’art romains. Comme le notait Pline l’Ancien, les amulettes phalliques étaient notamment portées par les soldats afin de bénéficier d’une forme de protection divine.
La corne d’abondance constituait également un symbole de bonne fortune apparaissant dans la mythologie et l’art de la Grèce et de la Rome antiques. D’après les Métamorphoses d’Ovide, le demi-dieu grec Héraclès (Hercule pour les Romains) l’aurait arrachée au dieu-fleuve Achélôos avant de la donner aux Naïades, l’ayant utilisée pour produire une quantité inépuisable de nourriture.
L’équipe archéologique étudie actuellement différentes options afin de permettre au public d’admirer l’oeuvre « sans la séparer de Tossal ».
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: phallus, empire romain, sculpture
Catégories: Actualités, Histoire