Tête dans les étoiles et pattes dans la bouse : ce scarabée bousier s’oriente grâce à la Voie lactée

En 2013, une étude a montré que les scarabées bousiers, connus pour déplacer des boules d’excréments massives, se fiaient à la position de la Voie lactée pour se repérer, et éviter de se faire subtiliser leur casse-croûte.

Repères célestes

Des travaux de terrain antérieurs ayant montré qu’à la nuit tombée Scarabaeus satyrus s’orientait essentiellement grâce à la lumière polarisée réfléchie par la Lune, Marie Dacke, de l’université de Lund, et ses collègues ont cherché à savoir comment ces insectes coprophages se débrouillaient lorsque ce précieux repère était masqué.

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Le principal théâtre de ces expériences était le planétarium Wits de Johannesbourg, doté d’un dôme de 18 mètres de diamètre sur lesquel ont été projetés différents types de ciels nocturnes. Placés dans de petites arènes, les bousiers étaient dans certains cas équipés de visières opaques limitant leur champ de vision. L’équipe de Dacke a suivi étroitement leurs déplacements, et observé des différences notables.

Lorsque des nuits sombres et sans lune étaient simulées, avec seulement 18 étoiles visibles, les trajectoires suivies par les insectes, qu’ils portent ou non ces fameuses casquettes, étaient décousues. Elles devenaient invariablement rectilignes chez les seconds quand la courbure de notre galaxie était projetée sur le dôme.

« Si ce repère céleste bidirectionnel avait été proposé pour les vertébrés, les araignées et les insectes, il s’agit de la première utilisation documentée de la Voie lactée pour l’orientation au sein du règne animal », écrivaient les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Current Biology. « Une fois la boule d’excréments formée, le déplacement en ligne droite constitue le meilleur moyen d’échapper à la féroce concurrence qui règne autour de la bouse. »

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Un schéma similaire chez Agrotis infusa

Plus récemment, un schéma similaire a été mis en évidence chez le Bogong (Agrotis infusa), papillon connu pour parcourir des distances impressionnantes lors de sa migration saisonnière (jusqu’à 1 000 kilomètres).

Également réalisées dans un planétarium, les expériences ont montré que lorsque la position des étoiles projetées sur le dôme était inversée, les insectes volaient systématiquement dans la direction opposée à celle qu’ils auraient normalement suivie.

En 2023, une étude avait montré que les tortues utilisaient les champs magnétiques et la biologie quantique pour s’orienter.

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