Dévier un astéroïde de sa trajectoire ? La Chine s’apprête à tenter quelque chose de nouveau. Après le succès de la mission DART de la NASA, qui a permis de modifier la trajectoire de l’astéroïde Dimorphos, la Chine se prépare à relever le défi à son tour. Une mission ambitieuse est en préparation, avec une approche plus complète.

Elle inclura à la fois un impacteur et une sonde d’observation. Cette double approche pourrait renforcer considérablement la capacité humaine à protéger la Terre contre les menaces cosmiques.
La Chine prépare une stratégie de défense planétaire depuis 2021
Dès 2021, la Chine avait annoncé ses intentions lors d’une conférence dédiée à la défense planétaire. L’objectif était clair : envoyer un impacteur spatial percuter un astéroïde afin d’en modifier l’orbite.
Cette idée, présentée quelques semaines avant le lancement de DART, trouve aujourd’hui un écho concret dans une stratégie spatiale structurée. Ainsi, Pékin se positionne progressivement comme un leader émergent dans la protection de la planète.
Récemment, Wu Weiren, membre de l’Académie d’ingénierie chinoise et responsable du programme lunaire, a détaillé les contours de cette mission lors d’un congrès international à Hefei, en Chine. Il a confirmé que la mission est désormais en cours de planification avancée, ce qui montre une volonté forte de passer à l’action.
Lancement simultané : l’impacteur frappera pendant que la sonde observera
La mission, sans nom officiel pour le moment, vise un astéroïde situé à plusieurs dizaines de millions de kilomètres de la Terre. L’objectif est de modifier sa trajectoire de 3 à 5 centimètres. Un écart minime, certes, mais suffisant pour éviter une collision avec notre planète à long terme.
Contrairement à DART, suivie trois ans plus tard par la sonde Hera, la Chine prévoit de faire décoller simultanément deux engins. L’un servira d’impacteur, l’autre d’observateur. Ainsi, la mission offrira une analyse immédiate et continue des effets de la collision. Par conséquent, les scientifiques gagneront un temps précieux pour interpréter les données.
L’observateur spatial captera des images et des données en temps réel
Le second vaisseau, dédié à la surveillance, aura pour tâche de filmer l’impact, d’étudier les débris et de mesurer l’effet exact de la collision sur la trajectoire de l’astéroïde. Par ailleurs, la mission s’appuiera sur des télescopes chinois, installés en orbite ou au sol, pour compléter les données recueillies.
Grâce à cette combinaison d’outils, la collecte simultanée d’informations représente une avancée scientifique majeure. Elle permettra aux ingénieurs et astronomes d’affiner les modèles de déviation. En parallèle, ils pourront mieux comprendre la structure interne des astéroïdes, ce qui est essentiel pour apprendre à les détourner efficacement.
Ce projet s’inscrit dans une politique spatiale ambitieuse et proactive
Cette mission ne constitue pas une action isolée. En mai 2025, la sonde Tianwen-2 a été envoyée vers l’astéroïde Kamo’oalewa pour en rapporter un échantillon sur Terre. De telles initiatives illustrent la montée en puissance de la Chine dans le domaine de la science spatiale appliquée.
Avec ce nouveau projet de déviation d’astéroïde, le pays affirme son ambition de devenir un acteur central dans la sécurité planétaire. Ce type de mission pourrait un jour faire la différence entre une catastrophe mondiale et une prévention réussie.
Le calendrier de lancement reste à confirmer. Néanmoins, le monde scientifique surveille cette mission de près. En effet, si elle réussit, la Chine posera un jalon décisif dans la capacité de l’humanité à protéger la Terre des menaces venues de l’espace.
Par Eric Rafidiarimanana, le