Saint-Omer, labellisée ville d’art et d’histoire, propose une grande variété de monuments et de lieux culturels de premier ordre, en lien avec sa longue et riche histoire.
Ancienne capitale des Flandres françaises, la ville de Saint-Omer doit sa prospérité au commerce de la laine et des draps. Son port maritime permettait de décharger les navires de commerce en provenance de la mer du Nord et de la Manche. Les marchandises repartaient ensuite vers les villes voisines via les canaux. La ville ne cessant de croître, de nombreuses congrégations religieuses s’y installent dès le Moyen Âge.
Bastion catholique à la période de la Contre-Réforme, les jésuites anglais et wallons viennent se réfugier dans la ville et fondent un lycée très prisé des élites anglophones catholiques. En 1678, la ville de Saint-Omer est définitivement rattachée au royaume de France. Au XVIIIe siècle, l’enseignement religieux est interdit dans les colonies britanniques américaines, aussi, pendant trois quarts de siècle, les fils de familles catholiques sont envoyés au lycée jésuite de Saint-Omer. Ce collège reste en activité jusqu’à la Révolution française.
Jusqu’au XVIIIe siècle, la ville connaît une prospérité qui ne se dément jamais. Mais la nomination d’Arras comme chef-lieu de région après la Révolution signe le déclin de la ville, même si, en 1800, Saint-Omer est toujours la ville la plus peuplée du département. En 1848, le train arrive en ville, mais sans augurer de développement industriel majeur ou touristique. Pendant la Première Guerre mondiale, la Royal Air Force effectue ses premières missions depuis les alentours de Saint-Omer.
PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, LA ROYAL AIR FORCE Y EFFECTUE SES PREMIÈRES MISSIONS
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la coupole d’Helfaut, construite en 1943 non loin de là, attire l’attention des alliés qui bombardent intensément la région. Saint-Omer est alors fortement touchée.
MUSÉE DE L’HÔTEL SANDELIN
Ancien hôtel particulier de la vicomtesse de Fruges, Marie-Josèphe Sandelin (1733-1808), construit entre 1766 et 1776 dans un style Louis XV, le bâtiment est acheté par la ville de Saint-Omer en 1899 pour en faire un musée des Beaux-Arts, ouvert en 1904. Sur les trois niveaux du musée sont présentées toute une variété d’œuvres. Le sous-sol présente l’histoire de la ville, des maquettes ainsi que des éléments d’architecture.
Au rez-de-chaussée, les peintures des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont présentées dans des salles d’époque, cabinets d’amateurs et salons d’apparat, où sont exposés de très beaux cabinets flamands du XVIIe siècle. Parmi les peintures, on trouve des œuvres de François Boucher, Jean-Baptiste Greuze, Jean-Marc Nattier, un ensemble de cinq tableaux de Louis-Léopold Boilly, Jacob van Ruisdael, Jan Steen, Jan Brueghel l’Ancien, Pieter Brueghel le Jeune. Au premier étage est exposée une très importante collection de faïences, porcelaines et céramiques de Saint-Omer, Lunéville, Rouen, Delft, etc., composée de 4 000 pièces présentées par roulements. La ville de Saint-Omer avait une tradition de faïencerie, ainsi le musée expose des petits sujets, mais également des pipes toutes plus étonnantes les unes que les autres.
CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE SAINT-OMER
Construit du XIIIe siècle au XVIe siècle, le vaste édifice a d’abord été une collégiale avant de devenir, en 1561, une cathédrale. En 1792, la cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage. Contrairement à bien d’autres églises, Notre-Dame n’eut que peu à souffrir du vandalisme des révolutionnaires. Lors du Concordat de 1801, le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé au bénéfice du diocèse d’Arras. Du point de vue architectural, le bâtiment présente, du fait de ses trois siècles de construction, des éléments romans et gothiques. Le mobilier intérieur est tout aussi intéressant avec le grand buffet d’orgue des frères Piette datant de 1717. En 1558, a été installée une très impressionnante horloge astronomique réalisée par Pierre Enguerran.