
Il y a environ 7 000 ans, un gigantesque tsunami a frappé les côtes d’une île tongienne, arrachant un bloc de roche massif et le déposant au sommet d’une falaise haute de plusieurs dizaines de mètres.
Le Maka Lahi
En juillet 2024, Martin Köhler, de l’université du Queensland, et ses collègues s’étaient rendus dans l’archipel des Tonga, dans l’optique d’identifier les stigmates d’anciens tsunamis. Lors du dernier jour de l’expédition, les habitants de l’île sur laquelle ils se trouvaient leur ont parlé d’un bloc de calcaire corallien valant le détour.
Le bien nommé Maka Lahi (signifiant « grosse roche » dans la langue locale) est juché au sommet d’une falaise de près de 40 mètres de haut. Mesurant 14 mètres de long, 12 de large et 7 de haut, ce mastodonte de quelque 1 200 tonnes est entouré et recouvert de végétation, expliquant pourquoi il n’avait pas pu être identifié lors de l’examen préalable d’images satellite.
L’examen de la roche et de l’environnement côtier a révélé une énorme entaille dans la falaise, indiquant que celle-ci avait été arrachée à l’océan, et charriée jusqu’au sommet de ce relief, situé à environ 200 mètres à l’intérieur des terres.
Des simulations informatiques ont révélé qu’une vague d’une hauteur minimale de 50 mètres et se déplaçant à plus de 22 mètres par seconde avait été nécessaire pour transporter le Maka Lahi. Selon Köhler, il s’agissait d’un tsunami localisé, causé par un glissement de terrain sous-marin proche. La datation des sédiments rocheux a révélé qu’il s’était produit il y a 6 891 ans, plusieurs millénaires avant que l’Homme ne s’établisse sur l’île.

Poids lourd
Qualifiant cette découverte de majeure, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Marine Geology, soulignent qu’il s’agit du plus gros bloc rocheux soulevé par une vague jamais trouvé sur une falaise.
C’est également le troisième plus lourd charrié par un tsunami, devancé par le rocher japonais Obiishi et ses 3 400 tonnes, et le Maui, également situé dans l’archipel des Tonga (1 500 tonnes).
Plus tôt ce mois-ci, l’analyse d’ambre avait révélé un tsunami destructeur survenu il y a 115 millions d’années.