Le problème de la pollution est partout autour de nous, dans la terre qui nous nourrit, dans l’air que nous respirons et dans l’eau qui assure la survie de nombreuses espèces sur notre planète. Malheureusement, l’ampleur de la pollution semble empirer d’année en année. Il a notamment été découvert que la majorité des rivières dans le monde sont polluées par les produits pharmaceutiques.
Plus d’un quart des rivières au monde affiche un niveau trop élevé de contamination
L’eau est essentielle pour assurer la survie de nombreux êtres vivants sur Terre, dont les êtres humains. Pourtant, de plus en plus de problèmes de manque d’eau potable sont signalés partout dans le monde, notamment à cause des sècheresses dans certaines régions, mais aussi à cause de la pollution. Il n’est en effet pas rare que des lacs ou des rivières soient accidentellement ou délibérément pollués avec des ordures et des produits toxiques. Mais l’ampleur de ce problème est peut-être pire que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Une nouvelle étude a en effet démontré que les rivières du monde entier sont polluées par des produits pharmaceutiques.
Selon les résultats de l’étude, publiés dans la revue PNAS, plus d’un quart des 258 rivières à travers le monde, dont l’Amazone et la Tamise, sont polluées par des niveaux toxiques de cocktails de produits chimiques pharmaceutiques, comme du paracétamol, des antibiotiques antiépileptiques, de la carbamazépine, de la metformine, mais aussi d’autres composés comme la caféine et la nicotine. L’équipe de chercheurs – composée de 127 chercheurs internationaux – avertit ainsi qu’il s’agit d’un problème sérieux et d’ampleur mondiale qui menace l’environnement et la santé humaine.
Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont mesuré la concentration de 61 ingrédients pharmaceutiques actifs sur plus de 1 000 sites le long de 258 rivières et dans 104 pays, couvrant tous les continents, même l’Antarctique. Il a été constaté que seuls deux endroits au monde n’affichaient aucune trace de pollution dans leurs rivières : l’Islande et un village vénézuélien où les indigènes n’utilisent pas de médicaments modernes. Quant à savoir comment ces produits ont fini dans les rivières, cela provient essentiellement des égouts, des stations d’épuration et des déchets jetés dans l’environnement, même si certains proviennent de fuites d’usines.
Une fois de plus, les personnes les plus vulnérables sont les plus exposées au danger
Par ailleurs, la recherche a également révélé que les pays à revenu faible et intermédiaire avaient les rivières les plus polluées, a rapporté Mail Online. Selon les chercheurs, cela est essentiellement lié au déversement d’ordures le long des berges des rivières, à l’insuffisance des infrastructures de traitement des eaux usées et au déversement du contenu des fosses septiques dans les rivières. Les chercheurs ont expliqué que c’était très préoccupant dans la mesure où ce sont les individus les plus vulnérables avec le moins d’accès aux soins de santé qui y sont exposés.
Face aux résultats de leur étude, les chercheurs ont souligné l’importance de mener ce genre de recherche afin d’avoir une meilleure évaluation de la pollution. D’ailleurs, ils suggèrent que leur approche soit également appliquée à d’autres milieux environnementaux tels que les sédiments, les sols et le biote. En revanche, les scientifiques ont également admis que face à ces résultats, résoudre le problème sera des plus difficiles. « Il faudra beaucoup de gens beaucoup plus intelligents que moi pour résoudre le problème. L’une des rares choses qui pourraient avoir un effet en ce moment est le bon usage des médicaments », a notamment déclaré John Wilkinson, auteur principal de l’étude, selon un rapport de BBC.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Courrier international
Étiquettes: pollution-des-eaux, danger sanitaire, medicaments, rivieres
Catégories: Actualités, Santé