
L’examen d’artefacts trouvés dans le tombeau de l’illustre pharaon égyptien Toutânkhamon suggère une inhumation différente de celle de ses prédécesseurs, impliquant des rituels funéraires élaborés et inédits.
L’éveil d’Osiris
Intervenu au cours du XIVe siècle avant notre ère, le règne de Toutânkhamon a duré neuf ans. Celui-ci avait été marqué par la réintroduction des croyances polythéistes traditionnelles, délaissées par Akhenaton, l’un de ses prédécesseurs que l’on pense également être son père, au profit d’un nouveau culte centré sur la divinité Aton.
Selon de nouvelles recherches publiées dans le Journal of Egyptian Archaeology, la présence de quatre petits plateaux d’argile provenant du Nil et d’autant de bâtons de bois, initialement disposés sur des nattes de roseaux proches de la tête du sarcophage de Toutânkhamon, constitue les plus anciennes preuves archéologiques de « l’éveil d’Osiris ». Un rituel funéraire représenté pour la première fois dans l’art égyptien des décennies après la mort du pharaon.
Nicholas Brown, chercheur à l’université Yale et auteur principal de la nouvelle étude, explique que les bâtons visaient à « réveiller » le défunt, réincarnation du dieu égyptien du monde souterrain, tandis que les plateaux d’argile, placés sur des nattes afin d’éviter qu’ils ne soient contaminés par le sol « impur », contenaient probablement de l’eau du Nil, qui aurait contribué à régénérer sa dépouille.

Pour Jacobus van Dijk, de l’université de Groningue, ces objets pourraient constituer les témoignages d’un autre rituel funéraire égyptien, dans lequel quatre guides portant des torches se tenaient près du sarcophage et aidaient le pharaon défunt à traverser le monde souterrain, avant de les plonger dans des récipients en argile remplis de lait de vache. Une possibilité que n’exclut pas Brown, qui rappelle que certains artefacts funéraires étaient communs à différents rites.
Une inhumation inhabituelle
Il y a une dizaine d’années, Salima Ikram, de l’université américaine du Caire, avait relevé des techniques d’embaumement et de momification très inhabituelles, comprenant le maintien du sexe du pharaon en position érectile à l’aide de bandelettes.
Associés à la nouvelle interprétation, ces différent éléments indiquent une volonté de lier étroitement Toutânkhamon à Osiris, rapprochant ainsi le souverain des rois de la première moitié de la XVIIIe dynastie.
Récemment, une étude a révélé que les pyramides n’étaient pas exclusivement réservées aux élites de l’Égypte.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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