
Si l’IA est déjà utilisée pour restaurer des tableaux, le résultat final est généralement une copie numérique de l’œuvre originale. Un chercheur du MIT a développé une nouvelle approche réversible, impliquant l’application d’un masque.
L’IA au service de l’art
Constatant que les tableaux de nombreux musées ne quittaient jamais leurs archives, en raison du temps et des moyens nécessaires à leur restauration traditionnelle, Alex Kachkine a imaginé un procédé permettant de leur donner une seconde vie en quelques d’heures seulement.
Après avoir retiré les couches appliquées lors de précédentes restaurations d’une peinture à l’huile du XVe siècle en très mauvais état lui appartenant, il a effectué un scan haute résolution de l’oeuvre, et utilisé des algorithmes d’intelligence artificielle existants pour créer un modèle numérique de ce à quoi elle devait initialement ressembler.
Le fichier a été importé dans un programme conçu par ses soins, qui a identifié toutes les zones altérées et déterminé les couleurs exactes à appliquer pour redonner au tableau son lustre originel.
Although AI-based restoration methods can indeed bring new life to damaged paintings, the end result is typically a digital copy of the original painting. By contrast, a new MIT technique applies reversible repairs to the physical painting itself, in the form of a removable mask.… pic.twitter.com/MOJwnDnSWS
— New Atlas (@nwtls) June 15, 2025
À l’aide d’un modèle à jet d’encre haute fidélité disponible dans le commerce, un masque physique bi-couche (l’une blanche et l’autre colorée afin de reproduire le spectre complet des couleurs) a été imprimé sur un film polymère transparent ultra-fin. L’ultime étape a consisté à l’appliquer soigneusement sur le tableau endommagé, et à le fixer à l’aide d’une fine couche de vernis pulvérisé.
Une restauration éclair et réversible
Un total de 57 314 couleurs différentes ont été utilisées pour restaurer 5 612 zones distinctes du tableau en trois heures et demi seulement. Selon les calculs de Kachkine, avec les techniques classiques, l’opération aurait pris 66 fois plus de temps.
Avantage de taille : le masque et le vernis peuvent être dissous/retirés à l’aide de produits conventionnels, sans endommager la peinture originale.
« J’espère que grâce à cette nouvelle approche, nous aurons la chance de voir davantage d’œuvres d’art », conclut l’auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature.
Précédemment, l’IA avait été utilisée pour combler les zones manquantes des textes historiques endommagés ou incomplets.