Chassées pour leur viande ou les vertus présumées de leurs ailerons et de leur huile, plusieurs espèces emblématiques de requins sont actuellement considérées comme étant en danger d’extinction selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Un constat accablant.
17 des 58 espèces de requins évaluées par l’UICN sont menacées d’extinction
Dix-sept des 58 espèces évaluées par l’UICN ont été classées comme menacées d’extinction, dans une récente mise à jour de la Liste rouge des espèces animales et végétales menacées. Comme l’a expliqué Nicholas Dulvy, qui préside le groupe de 174 experts originaires de 55 pays : « Nos résultats sont alarmants et les requins à croissance lente, très recherchés et non protégés de la surpêche sont les plus menacés ». Cette catégorie comprend notamment le requin-taupe bleu, considéré comme le squale le plus rapide au monde (avec une vitesse moyenne de 40 km/h et des pointe à plus de 70 km/h), particulièrement prisé en Asie pour sa chair délicate et ses nageoires.
En mai prochain, les nations s’exprimeront sur la proposition du Mexique visant à réglementer la pêche et le commerce du requin taupe bleu. Une étude réalisée en 2013 avait estimé que plus de 100 millions de requins étaient pêchés chaque année afin de satisfaire la demande en viande, ailerons, et huile de foie, et il n’est donc pas étonnant que six des espèces étudiées par l’UICN soient désormais inscrites sur la liste des espèces « en danger critique d’extinction », dont trois pour la première fois (swellshark à nageoires blanches, requin ange argentin et requin ange à dos lisse). Les onze autres étant de leur côté classées comme « en danger » ou « vulnérables » à l’extinction.
Les ravages de la surpêche
Les experts de l’UICN procèdent actuellement à un examen biennal de plus de 400 espèces de requins. À la différence des espèces d’animaux terrestres, dont l’importance des populations et l’aire de répartition sont prises en compte pour évaluer la menace d’extinction, les biologistes examinent plutôt la vitesse à laquelle diminuent les populations diminuent pour les requins et les autres animaux marins. Réaliser des telles analyses étant difficile en haute mer, les chercheurs se basent sur les résultats des pêcheries de thon, qui tiennent un registre des prises accessoires de requins depuis 2008. Et la situation des squales semble empirer d’année en année.
Ironiquement, la réglementation de la pêche au thon pousse les pêcheurs à privilégier les requins pour combler leur perte de revenus. Selon Nicholas Dulvy : « Dans l’océan Indien, la pêche au thon est en réalité une pêche au requin avec des prises accessoires de thon ». À la lumière de ces résultats accablants, l’UICN réclame « des limites de pêche nationales et internationales immédiates, y compris des interdictions totales de prélèvements d’espèces considérées comme en danger ou en danger critique d’extinction ». Prédateurs redoutables, les squales atteignent leur maturité sexuelle relativement tard dans leur vie et donnent naissance à peu de petits, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l’extinction.
Présents dans les océans depuis environ 400 millions d’années, les requins occupent une place clef dans les chaînes alimentaires et les conséquences de leur disparition seraient terribles pour la planète.
Par Yann Contegat, le
Source: Phys.org
Étiquettes: requin, extinction, surpeche
Catégories: Écologie, Actualités
Rassurez-moi, les requins de la finance, tels Macron ne peuvent encore disparaître ? Ce serait trop con !
Ce serait surtout trop bon !
il faut aussi proteger les macreaux car ils se bouffent tous seuls
Et le WWF (World Wildlife Fund, l’Organisation mondiale de protection de la nature) a comme emblème le panda, l’animal eblématique de la Chine, ce pays qui est le principal responsable de l’extinction des éléphants, requins, tortues, varanes, rhinocéros, lions, tigres, tortues etc. C’est peut-être grand temps de changer de symbole.