De récentes analyses fossiles suggèrent qu’un proche parent de l’ichtyosaure, reptile marin préhistorique semblable à un dauphin, se nourrissait de la même façon que les baleines à fanons modernes.
Éclairer la vie d’Hupehsuchus
En dépit de leur taille et de leur poids écrasants, les baleines à fanons se nourrissent principalement de minuscules créatures telles que le krill et le plancton. Pour ce faire, elles commencent par absorber une énorme quantité d’eau de mer, la peau plissée de la partie inférieure de leur mâchoire se dilatant pour en contenir le plus possible.
Lorsqu’elles refoulent ensuite cette eau, elle passe à travers des plaques situées sur les côtés de leur gueule, appelées fanons. Constituées de kératine, ces structures sont bordées de poils qui agissent comme des tamis, piégeant le krill concentré et d’autres éléments nutritifs à l’intérieur de la gueule du cétacé.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue BMC Ecology and Evolution, Zichen Fang, de la China Geological Survey, et ses collègues ont découvert que Hupehsuchus utilisait une technique similaire. N’étant pas apparenté aux baleines, cet ancien reptile marin mesurant environ 1 mètre de long vivait dans ce qui est aujourd’hui la Chine il y a environ 248 millions d’années.
Des similitudes frappantes
Pour parvenir à cette conclusion, les paléontologues ont procédé à l’analyse de deux crânes fossilisés d’Hupehsuchus récemment mis au jour, décrits comme les plus complets jamais découverts.
« Leur long museau était composé d’os non soudés et espacés, en forme de lanières », précise l’étude. « Une construction n’existant que chez les baleines à fanons modernes, dont la structure lâche du museau et des mâchoires inférieures leur permet de supporter l’énorme région de la gorge se gonflant lorsqu’elles nagent et engloutissent de petites proies. »
À l’instar des baleines à fanons, les mâchoires étaient dépourvues de dents mais présentaient une série de rainures sur toute leur longueur, connues pour soutenir les fanons chez les cétacés modernes. Selon l’équipe, l’absence de ces plaques chez Hupehsuchus serait potentiellement liée au type de kératine dont elles étaient faites, se fossilisant mal.