L’examen d’ossements de renard provenant d’un site funéraire patagonien vieux de 1 500 ans suggère que ce canidé était probablement gardé comme animal de compagnie par les chasseurs-cueilleurs de la région, bien avant l’arrivée des chiens domestiques sur le continent.
Une sépulture inhabituelle
Situé dans l’est de l’Argentine, Cañada Seca abrite les restes d’au moins 24 membres d’une communauté de chasseurs-cueilleurs. Dans l’une des fosses funéraires, les chercheurs avaient trouvé ceux d’un mystérieux canidé, qui ont récemment bénéficié d’analyses génétiques, morphologiques et isotopiques approfondies.
L’équipe, dont les travaux sont publiés dans la revue Royal Society Open Science, a découvert qu’il s’agissait du représentant d’une espèce de renard sud-américaine (Dusicyon avus) disparue depuis environ 500 ans, et non d’un renard gris, comme cela avait été précédemment supposé.
Les concentrations isotopiques de carbone et d’azote dans les ossements ont montré que l’animal avait suivi un régime alimentaire similaire à celui des communautés humaines de l’époque, incluant beaucoup plus de plantes que celui d’un spécimen sauvage typique. Selon l’équipe, une telle découverte suggère une « alimentation systématique », indiquant qu’il s’agissait « d’un animal de compagnie pour les chasseurs-cueilleurs de la fin de l’Holocène ».
« Le lien étroit qu’il a entretenu avec les humains au cours de sa vie aurait été la principale raison l’ayant amené à être placé dans une sépulture, suite à la mort de ses propriétaires ou des personnes qu’il côtoyait », écrivent les chercheurs. Une conclusion appuyée par la datation au radiocarbone des ossements des individus inhumés et de l’animal.
Une disparition mystérieuse
S’il avait été précédemment proposé que les chiens modernes patagoniens étaient issus du croisement de renards locaux et de chiens européens, avec des créatures hybrides progressivement intégrées à la lignée canine, des comparaisons génomiques ont montré qu’ils n’auraient probablement pas pu produire une progéniture viable.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, la disparition de D. avus serait plus probablement liée à des changements climatiques et à l’expansion humaine dans la région.