La société Climeworks a annoncé la mis en service d’une installation de capture directe du dioxyde de carbone record en Islande. Baptisée Mammoth, celle-ci extraira chaque année des dizaines de milliers de tonnes de CO2 de l’atmosphère.
La plus grande installation de capture de CO2 au monde
Jusqu’à présent, l’ensemble des infrastructures de captage direct du dioxyde de carbone de la planète ne permettaient d’en capturer qu’environ 10 000 tonnes par an. Grâce à Mammoth, qui extraira annuellement jusqu’à 36 000 tonnes de ce gaz à effet de serre, cette capacité vient de quadrupler.
L’installation record est équipée de 72 ventilateurs géants qui aspirent l’air extérieur et le soufflent sur un matériau absorbant qui piège le CO2. Ce « sorbant » est ensuite chauffé à une température d’environ 100 °C, ce qui libère le gaz piégé, qui peut ensuite être stocké.
Mammoth est alimenté par la géothermie. Tirant profit de la géologie volcanique de l’Islande, cette approche consiste à faire circuler de l’eau à travers des roches profondes et fracturées, afin qu’elle se réchauffe. Celle-ci est ensuite pompée jusqu’à la surface où des turbines convertissent la chaleur en électricité.
Climeworks has opened the world’s largest operational direct air capture (DAC) plant to suck carbon dioxide out of the atmosphere, with its Mammoth plant in Iceland almost ten times larger than the current record holder. https://t.co/5sZ5WpOjZL https://t.co/5sZ5WpOjZL
— Reuters Science News (@ReutersScience) May 8, 2024
Climeworks a signé un partenariat avec la société islandaise Carbfix, qui assurera le stockage souterrain du CO2 capturé par la nouvelle installation dans des roches basaltiques.
Un secteur en plein essor
La capture directe du dioxyde de carbone à grande échelle constitue l’une des approches émergentes pour atténuer le réchauffement climatique. Climeworks entend poursuivre son expansion, avec un objectif d’1,2 million de tonnes de CO2 capturés par an d’ici 2030.
Mammoth ne devrait toutefois pas conserver sa couronne longtemps. Ayant annoncé la mise en service de Stratos, son installation texane capable d’éliminer 500 000 tonnes de CO2 par an, courant 2025, la société Occidental Petroleum prévoit de construire 100 usines d’ici 2035, qui en piégeraient chacune 1 million de tonnes.