Un phénomène jamais observé oblige les astronomes à reclasser une galaxie géante

Il pourrait être dû à une fusion galactique ou à une collision avec un objet massif

galaxie
Vue d’artiste d’un jet de quasar — © NASA / JPL-Caltech

L’Univers est encore (très) loin d’avoir livré tous ses secrets. Pour la première fois, la redirection spectaculaire d’un jet de rayonnement provenant du cœur d’une radiogalaxie massive a entraîné son reclassement.

De quasar à blazar

La plupart des galaxies abritent en leur centre un trou noir supermassif. Entités les plus lumineuses du cosmos, les quasars désignent la région compacte entourant les plus voraces de ces monstres cosmiques, et sont connus pour émettre d’énormes jets de particules chargées voyageant à une vitesse proche de celle de la lumière. Lorsque ces derniers sont précisément orientés dans notre direction, on parle alors de blazars.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, les astronomes ont découvert une galaxie étrange semblant être passée du statut de quasar à celui de blazar, une transition jamais observée auparavant. À un moment donné, le jet de la galaxie a connu un changement de direction de 90 degrés, pour pointer directement vers la Terre.

Connue sous le nom de PBC J2333.9-2343, la galaxie est située à 656,8 millions d’années-lumière et son observation initiale à l’aide de différents instruments avait permis la mise en évidence de jets s’étirant latéralement dans le ciel, lui ayant valu d’être classée comme une radiogalaxie abritant un quasar en son centre.

Représentation artistique d’un quasar brillant — IgorZh / Shutterstock.com

Celle-ci semblant présenter des propriétés étranges, les astronomes l’ont examinée de plus près à l’aide de télescopes radio, optiques, infrarouges, à rayons X, à ultraviolets et à rayons gamma. Cet examen approfondi a révélé la présence d’un blazar au centre de la galaxie, ainsi que de deux lobes de matière, s’avérant être des vestiges d’anciens jets.

Une radiogalaxie géante s’étendant sur 4 millions d’années-lumière

L’étude a également permis à l’équipe de déterminer plus précisément la taille de la galaxie géante, dont le diamètre a été estimé à 4 millions d’années-lumière de diamètre. À titre de comparaison, celui de la Voie lactée ne dépasse pas 100 000 années-lumière.

Si la cause exacte de ce phénomène demeure à ce stade obscure, l’équipe suppose qu’il pourrait résulter de la fusion de PBC J2333.9-2343 avec une autre galaxie, de sa collision avec un autre objet massif ou du réveil de son trou noir supermassif après une période d’inactivité.

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