Le réchauffement climatique augmente de façon exponentielle avec le développement économique et industriel des sociétés modernes. D’après la littérature scientifique, nous vivons une ère nouvelle appelée Anthropocène, où l’évolution de la Terre serait directement liée aux activités humaines. Des chercheurs ont conçu une équation capable de mesurer l’impact de l’Homme sur la planète et leurs calculs n’annoncent rien de bon ; d’après eux, nous sommes à la Terre ce que fut l’astéroïde aux dinosaures…
Il y a environ douze mille ans, le monde sortait de l’ère glacière. Pendant les dix mille années qui suivirent, le système de la Terre fut relativement stable et propice au développement des civilisations humaines, les scientifiques appellent cette période l’Holocène. Mais le changement de millénaire marqua assurément une rupture dans l’évolution de la Terre. En 2000, les chercheurs Paul Crutzen et Eugene Stoermer affirmèrent que les conséquences des activités humaines sur l’atmosphère, les océans, et la biodiversité en général étaient telles qu’il fallait considérer que la Terre entrait dans une nouvelle ère qu’ils décidèrent de nommer Anthropocène.
Dans une étude publiée par SAGE journals, les chercheurs Owen Gaffney de l’Université de Stockholm et Will Steffen de l’Université nationale australienne ont tenté de décrire le fonctionnement de l’Anthropocène dans une équation qui mesure les changements du système terrestre en comparaison avec l’Holocène.
En se basant sur un article publié par le scientifique Hans Joachim Schellnhuber en 1999, les deux scientifiques ont décrété que le taux de changement du système terrestre (dE/dt) varie en fonction de trois facteurs : les forces astronomiques comme les astéroïdes (A), les forces géophysiques comme les collisions des continents ou les courants océaniques (G) et les dynamiques internes liées au développement de certaines formes de vie comme les cyanobactéries (I). Pendant quatre milliards d’années, l’évolution de la Terre dépendit en grande partie de ces forces que les scientifiques résument par l’équation :
dE/dt = f ( A,G,I )
Mais l’Anthropocène répond d’après les chercheurs à une tout autre équation au sein de laquelle, le taux de changement du système terrestre est presque exclusivement lié à l’activité humaine (H). Si les forces naturelles rivalisaient encore avec les activités humaines dans les années 1950/1960, les scientifiques expliquent que notre influence usurpe désormais totalement celle des phénomènes naturels. Les forces naturelles (A, G, I) devenues négligeables, tendent à se rapprocher d’une influence zéro en comparaison des forces que l’Homme exerce désormais sur la planète. Owen Gaffney et Will Steffen ont donc conçu une nouvelle équation pour répondre au schéma de l’Anthropocène à savoir :
dE/dt = f(H)
A,G,I —> 0
Ils expliquent ainsi qu’aujourd’hui la disparition de la biodiversité se développe à des taux dix à cent fois plus rapides que ceux des taux naturels. Le taux de dioxyde de carbone est quant à lui plus haut qu’il ne l’a jamais été. Selon Owen Gaffney et Will Steffen, les températures augmentent 170 fois plus vite qu’au cours de l’Holocène, ce qui est relativement inquiétant quand on sait que la Terre a connu des situations de réchauffement comme de glaciation extrêmes… L’homme pourrait alors être responsable de la sixième extinction de masse de l’histoire, condamnant la Terre à un sort funeste…
Ces conclusions s’inscrivent dans la même tendance que les précédentes études menées sur le sujet par Mark William ou encore David Grinspoon. Owen Gaffney et Will Steffen évoquent la responsabilité des sociétés industrialisées, des innovations économiques, mais également du système économique libéral basé sur la production et la consommation de masse dans cette terrible évolution. D’après eux, il est impératif que le taux de changement de l’Anthropocène retombe à zéro le plus rapidement possible, sinon l’avenir se construira dans des conditions critiques…
Par Antoine - Daily Geek Show, le
Source: The Conversation
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