La dépendance est un fléau qui, une fois qu’une personne le côtoie, est difficile à faire disparaître. Mais prévenir une rechute serait désormais possible d’un point de vue médical. Des chercheurs ont réussi à supprimer la dépendance de rats à la drogue en effectuant une action radicale : supprimer leurs souvenirs liés à celle-ci.
LES SOUVENIRS COMME POINT DE DÉPART
Dans le cadre de leur étude publiée dans la revue Cell Reports, des chercheurs ont dans un premier temps rendu des rats accros à la cocaïne. Les rats pouvaient ainsi appuyer sur un levier leur assignant une dose, un geste qui déclenchait également un son et une lumière.
A chaque fois qu’ils étaient face au son ou à la lumière, les rats ont pris le réflexe d’appuyer sur le levier distributeur. Ce détail fait que les rats ont associé le stimuli (visuel ou sonore) à la consommation de drogues. Il fallait ensuite trouver un moyen de rompre ce lien et c’est dans le cerveau des rats que les chercheurs ont trouvé la réponse.
EFFACER POUR MIEUX TRAITER
Il s’avère que dans le cerveau de animaux testés, des connexions se sont faites entre le corps géniculé médial et l’amygdale latérale. Ces deux parties sont importantes car elles sont responsables de la formation des souvenirs dans le cerveau : elles ont créé un souvenir chez les rats en associant le son, la lumière et la cocaïne.
Pour supprimer ce souvenir, les chercheurs ont fait appel à l’optogénétique, une technique utilisant la lumière qui contrôle les neurones circulant entre les deux parties du cerveau. Ils ont ainsi effacé le lien que les rats avaient créé, et certains ont même arrêté de consommer de la cocaïne. Une expérience réussie lorsque l’on sait que cette substance est hautement addictive : 70 % des toxicomanes rechutent avant 90 jours.
UN TRAITEMENT QUI POURRAIT MARCHER SUR LES HUMAINS ?
La disparition de la dépendance chez les rats laisse entrevoir pour les chercheurs une possibilité de traiter également les humains face aux addictions. Qu’elles soient liées à l’alcool ou aux différentes formes de drogue, celles-ci pourraient être contrées chez l’Homme, aidant notamment à rester abstinent.
D’après Mary Torregrossa, une des auteurs de l’étude, « à long terme, ces résultats pourraient nous aider à mettre au point des médicaments ou des approches comme la stimulation cérébrale profonde pour cibler spécifiquement ces souvenirs renforcés par la consommation d’alcool et d’autres drogues et améliorer le succès de la thérapie d’exposition pour prévenir les rechutes « .
Des batteries de tests doivent cependant encore être effectuées en laboratoire avant que ce type de traitement ne soit testé sur l’homme.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Futurism
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