Les incendies en Australie continuent d’être d’une intensité sans précédent et prennent davantage de terrain. Mais, les doutes planent encore sur leur origine. Alors que la police de Nouvelle-Galles du Sud a réalisé près de 180 arrestations de personnes soupçonnées d’avoir intentionnellement déclenché des feux, et que d’autres considèrent que le réchauffement climatique en est la cause, les spécialistes non pas encore déterminé le principal responsable de ces incendies. Pourtant, en 2008, un rapport au sujet de l’impact du changement climatique exigé par le gouvernement évoquait déjà que la saison des incendies débuterait plus tôt que prévu et serait d’une violence inimaginable.
Le changement climatique : principal responsable des incendies australiens
Selon certains spécialistes, le changement climatique serait le principal responsable de l’intense saison d’incendies en Australie. En effet, ce dernier favoriserait la sécheresse et la montée des températures et aurait, de ce fait, favorisé le déclenchement des feux de manière précoce. Mais ce phénomène n’est en réalité pas nouveau.
En 2008, le gouvernement australien commanda un rapport sur l’étude de l’impact du changement climatique sur l’économie australienne. Dirigée par Ross Garnaut, économiste, cette étude a finalement montré que les émissions de dioxyde de carbone auraient des conséquences de grande ampleur sur l’agriculture, les infrastructures, mais aussi surtout sur la biodiversité et les écosystèmes australiens, si elles n’étaient pas rapidement réduites.
Dans ces analyses mises à jour en 2011, les spécialistes avaient davantage détaillé ces prévisions : « Les saisons des incendies démarreront plus tôt, s’achèveront légèrement plus tard et seront globalement plus intenses. Cet effet va s’accroître au fil du temps, mais il devrait être directement observable dès 2020. » Des prévisions qui prévoyaient de loin les évènements climatiques catastrophiques dont est actuellement victime l’Australie.
Des moyens insuffisants pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique
Le gouvernement de 2008 avait alors pris en compte plusieurs résultats importants de l’étude. Toutefois, il n’était pas parvenu à mettre au point des mesures sur le long terme, et ce, surtout concernant la réduction des émissions de CO2 en Australie. Celles-ci augmentent d’ailleurs drastiquement depuis 2014. Entre le mois de mars 2018 et 2019, elles ont augmenté de 3,1 millions, et ont atteint les 538,9 millions de tonnes.
Désormais, les populations font appel au gouvernement afin qu’il mette un terme à son soutien à l’industrie du charbon, qui fait partie des plus polluantes et de ce fait, de son manque crucial d’initiatives pour lutter efficacement contre le changement climatique. Néanmoins, Scott Morrison, Premier ministre australien, considère qu’il « serait irresponsable de tourner le dos à cette industrie« . Malgré cela, il assure que l’Australie atteindra ses objectifs et parviendra à réduire ses émissions de 26 à 28 % d’ici 2030. Face à cela, les Australiens n’ont pas manqué de démontrer leur mécontentement sur la toile en ressortant les résultats du rapport datant d’il y a 12 ans. Les résultats sont d’autant plus dramatiques, qu’ils affirment que les jours touchés par des incendies d’une violence sans précédent pourraient augmenter de 300 % d’ici 2067.
« Bien que les choses aillent déjà mal, elles vont continuer de s’aggraver si les concentrations d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continuent d’augmenter. L’Australie a un intérêt de réduire ses émissions plus important que n’importe quel autre pays développé parce que nous sommes le plus vulnérable d’entre eux« , a également expliqué Ross Garnaut.
2019 : une année épouvantable pour l’Australie
Selon le Bureau de météorologie australien, l’année 2019 a été la plus sèche et la plus chaude jamais enregistrée. Depuis le début des relevés de température, la moyenne nationale est montée jusqu’à 40,9 °C. Les feux se sont déclenchés en septembre, ce qui correspond à un mois plus tôt que la normale saisonnière. En effet, ils devaient normalement démarrer en octobre et s’achever en mars, rapporte le Country Fire Service.
« Je suis triste de voir que j’ai été inefficace. Bien que j’aie eu l’opportunité de parler de ce problème aux Australiens, j’ai été incapable de les persuader que c’était dans notre intérêt national de jouer un rôle positif dans l’effort mondial visant à réduire les effets du changement climatique« , a expliqué Ross Garnaut à SBS News.
Même si les pluies du week-end dernier ont donné un léger espoir aux pompiers et secouristes, ces derniers craignent que la chaleur et les vents continuent d’intensifier les feux. Mais, « l’Australie n’en est par ailleurs qu’au début de l’été. Généralement, dans le sud de l’Australie, les semaines les plus chaudes se produisent fin janvier et début février, donc nous n’avons pas encore atteint notre période la plus chaude« , a précisé au New Scientist Andrew Watkins, spécialiste du Bureau of Meterology.
Par Cécile Breton, le
Source: Géo
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