Des scientifiques britanniques ont démontré une nouvelle façon prometteuse de rajeunir les cellules de la peau humaine, ramenant ces dernières à un état antérieur tout en conservant certaines de leurs fonctions spécifiques acquises avec l’âge.
Un rajeunissement plus ciblé
En 2012, Shinya Yamanaka recevait le prix Nobel pour ses travaux sur le développement des cellules souches pluripotentes induites (iPSC). Le procédé mis au point par le chercheur japonais impliquait le prélèvement de cellules de tissus adultes ordinaires et leur exposition pendant 50 jours à quatre molécules appelées facteurs de Yamanaka, permettant de « remonter le temps » et de les ramener à l’état de cellules souches, pouvant théoriquement se développer en n’importe quel type de cellule dans le corps.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue eLife, une équipe de l’institut Babraham, au Royaume-Uni, a découvert que le raccourcissement de ce processus prometteur, ayant récemment permis d’inverser le vieillissement chez des souris âgées, pouvait apporter des avantages significatifs.
Lorsque les cellules subissent une reprogrammation complète, elles renoncent à certaines des fonctions spécialisées qu’elles ont développées au cours de leur maturation. Dans le cas des cellules de la peau, cela inclut la production de collagène utilisé dans les tendons, les ligaments, les os et pour faciliter la cicatrisation. L’idée était donc de ramener ces cellules à un état de jeunesse, sans sacrifier complètement leur identité.
Appelée « reprogrammation transitoire en phase de maturation », la nouvelle technique expose les cellules aux facteurs de Yamanaka pendant 13 jours seulement, permettant de supprimer les changements liés à l’âge tout en faisant en sorte qu’elles puissent continuer à jouer un rôle distinct. Après avoir été autorisées à se développer dans des conditions naturelles, ces cellules rajeunies ont repris les caractéristiques propres aux cellules dermiques.
Des résultats impressionnants
En examinant les marqueurs chimiques composant l’horloge épigénétique et les molécules exprimées par les cellules, les scientifiques ont confirmé que les cellules reprogrammées correspondaient au profil de cellules 30 ans plus jeunes. Ces dernières ont également produit plus de collagène que les cellules témoins et ont réagi plus efficacement dans des expériences de laboratoire visant à reproduire la cicatrisation des plaies.
Fait intéressant, les scientifiques ont également constaté que la technique semblait avoir des effets anti-vieillissement sur les gènes associés à la maladie d’Alzheimer et à la cataracte, dont deux ont montré des signes de retour à des niveaux d’activité plus jeunes.
« Ces travaux possèdent des implications très intéressantes », estime Wolf Reik, auteur principal de l’étude. « À terme, nous pourrons peut-être identifier les gènes qui rajeunissent sans reprogrammation, et les cibler spécifiquement pour réduire les effets du vieillissement. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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